Questions / réponses :

Archives : Questions/réponses
Dans notre section archives, vous découvrirez des sujets captivants et des réponses à certaines de vos questions existentielles... ou presque !
Certes, nous n'avons pas la prétention de rivaliser avec les dossiers exhaustifs de Condolegal.com, mais nos archives valent tout de même le détour.
Qui sait, vous pourriez y trouver des pépites insoupçonnées... ou au moins une bonne lecture pour accompagner votre café !
*** Noter que les nformations, commentaires, opinions ou recommandations fournis par les conseillers et conseillères ne constituent pas un avis professionnel, financier ou juridique. Ils ne remplacent en aucun cas une consultation auprès d'un spécialiste dans ces domaines.
La déclaration de coproprité et le règlement d'immeuble.
Démarche en 5 étapes pour l’adoption et l’archivage d’un règlement d’immeuble.
Démarche en 5 étapes pour l'adoption et l'archivage d'un règlement d'immeuble.
Cadre légal
La Loi 16 précise le processus de modification des règlements d'immeuble en exigeant que toute modification soit adoptée expressément, soit par une résolution écrite des copropriétaires, soit par un vote en assemblée, consigné dans le procès-verbal.
Une fois adoptés, les règlements doivent être déposés au registre du syndicat, conformément à l'article 1070 du Code civil du Québec (art. 1060 CcQ).
Procédure en 5 étapes
- Rédaction
Le conseil d'administration prépare un projet de règlement en s'assurant qu'il respecte les dispositions légales et la déclaration de copropriété. Pour garantir sa validité juridique, il est recommandé de consulter un professionnel spécialisé en copropriété, notamment si le règlement prévoit une clause pénale.
- Convocation
Le projet de règlement est transmis aux copropriétaires avec l'avis de convocation et l'ordre du jour de l'assemblée où il sera soumis au vote.
- Délibération et vote
Lors de l'assemblée, le conseil d'administration présente le projet de règlement et répond aux questions des copropriétaires. Le règlement est ensuite soumis au vote et adopté à la majorité des voix exprimées des copropriétaires présents ou représentés (50 % + 1).
- Communication et conservation
Une fois adoptée, le conseil d'administration :
- Inscrire l'adoption du règlement dans le procès-verbal de l'assemblée ;
- Transmet une copie du procès-verbal aux copropriétaires ;
- Déposez scrupuleusement le règlement au registre de la copropriété, conformément aux obligations légales.
Il est essentiel que le syndicat maintienne une gestion rigoureuse de ses règlements, ceux-ci étant opposables aux copropriétaires, locataires et occupants.
- Archivage et diffusion
Les règlements adoptés sont regroupés dans un document intitulé « Règlement d'immeuble » , mis à jour régulièrement. Ce document complète la déclaration de copropriété et est souvent requis par les notaires lors de transactions immobilières.
Le syndicat doit veiller à ce que chaque nouveau copropriétaire, locataire ou occupant reçoive une copie des règlements en vigueur afin d'assurer leur application et le respect des règles de vie commune.
Distinction entre règlement et modification de la déclaration
Un règlement ne peut en aucun cas modifier l'acte constitutif de la déclaration de copropriété. Toute modification qui touche la structure de l'immeuble, à sa destination ou aux droits des copropriétaires nécessite un amendement à la déclaration de copropriété, conformément à l'article 1097 du Code civil du Québec.
Un règlement doit donc s'inscrire strictement dans le cadre des pouvoirs du syndicat et respecter la hiérarchie des normes applicables en copropriété.
Un syndicat peut-il interdire les chiens dans une copropriété où les animaux sont autorisés ?
Un syndicat peut-il interdire les chiens dans une copropriété où les animaux sont autorisés ?
Le syndicat de copropriété ne peut pas imposer une interdiction des chiens sans modifier formellement la déclaration de copropriété et sans respecter les conditions prévues à l’article 1056 du Code civil du Québec. Il peut cependant faire un règlement pour encadrer les chiens et fixé des modalités.
Voici pourquoi :
- Respect de la déclaration de copropriété :
- Si la déclaration de copropriété initiale autorise les animaux domestiques, une interdiction générale des chiens constitue une modification aux règles de jouissance des parties privatives.
- Une telle modification ne peut pas être imposée simplement par un règlement adopté par l’assemblée ou une décision du conseil d’administration.
- Conditions de l’article 1097 C.c.Q. :
- Cet article stipule que toute modification aux conditions d’usage des parties privatives doit être adoptée par un vote des copropriétaires représentant les trois quarts (¾) des voix de tous les copropriétaires.
- Ce n’est donc pas une décision qui peut être prise unilatéralement par le conseil d’administration ni par une simple majorité en assemblée.
- Principe de droits acquis :
- Si la déclaration de copropriété autorise les animaux, les copropriétaires et locataires ayant déjà des chiens bénéficient de droits acquis.
- Une interdiction ne pourrait, au mieux, s’appliquer qu’aux nouveaux occupants, mais encore faudrait-il que la déclaration soit modifiée en bonne et due forme.
- Jurisprudence et recours possibles :
- Plusieurs décisions des tribunaux québécois confirment que l’interdiction des animaux dans un immeuble où ils étaient initialement permis doit suivre la procédure légale.
Conclusion
Si le syndicat souhaite interdire les chiens, il doit modifier la déclaration de copropriété avec un vote conforme à l’article 1056 C.c.Q. Toute autre tentative serait invalide et contestable en justice.
Si vous faites face à une telle situation, il serait prudent d’examiner la déclaration de copropriété et de vérifier si le syndicat a suivi la procédure légale.
Faire appel à un médiateur ou un avocat
Si vous voulez éviter une procédure judiciaire longue, une médiation avec le syndicat peut être une solution. Un avocat spécialisé en copropriété peut rédiger une mise en demeure et analyser vos options dans une telle situation.
Référence légale :
1056. La déclaration de copropriété ne peut imposer aucune restriction aux droits des copropriétaires, sauf celles qui sont justifiées par la destination de l’immeuble, ses caractères ou sa situation.
Remplacement d’un thermos (vitre scellée) en copropriété : qui paie la facture ?
Remplacement d’un thermos (vitre scellée) en copropriété : qui paie la facture ?
Préambule
Il est essentiel de toujours consulter la déclaration de copropriété, car celle-ci peut contenir des clauses particulières ou des exclusions qui modifient la répartition habituelle des responsabilités.
En règle générale, c’est le syndicat qui assume les frais liés au remplacement des fenêtres, surtout lorsqu’elles ont perdu leur fonction isolante, ce qui dépasse l’entretien courant. En effet, une fenêtre qui ne remplit plus son rôle d’isolation doit être considérée comme devant être remplacée, et non simplement entretenue.
Cela dit, si la déclaration ne précise rien de clair à ce sujet, il ne faut surtout pas interpréter les clauses à sa manière. Il est toujours préférable de consulter un avocat spécialisé en droit de la copropriété pour obtenir une opinion juridique fiable et éviter toute mauvaise décision.
En copropriété divise, les fenêtres — incluant leur vitrage scellé, appelé thermos — soulèvent régulièrement des questions de responsabilité lorsqu’il est temps de les remplacer. Ces éléments sont en effet souvent qualifiés de parties communes à usage restreint (PCUR), ce qui a des implications importantes sur le plan financier.
Alors, qui doit payer lorsque le thermos est embué, fissuré ou perd sa capacité isolante?
Voici ce qu’il faut savoir :
Un cadre juridique clair, mais à lire avec attention
Le Code civil du Québec, à la suite des modifications apportées par la Loi 16, clarifie la répartition des responsabilités pour les PCUR :
- Article 1064 C.c.Q. :
- Le syndicat est responsable des réparations majeures et du remplacement des parties communes, incluant les PCUR.
- Le copropriétaire ayant l’usage exclusif de la PCUR doit en assumer l’entretien et des réparations courantes (mineures) , sauf disposition contraire dans la déclaration de copropriété.
Cela signifie que par défaut, le remplacement d’un thermos est à la charge du syndicat, puisqu’il s’agit d’un acte de remplacement, et non d’entretien.
Remplacement ou entretien? Une distinction cruciale
Il est essentiel de distinguer entre l’entretien et le remplacement :
- Entretien : Nettoyage, huilage des mécanismes, ajustement mineur.
- ➤ À la charge du copropriétaire.
- Remplacement du thermos (vitrage double embué ou défectueux) : Perte de la fonction isolante, remplacement nécessaire pour maintenir l’intégrité du bâtiment.
- ➤ À la charge du syndicat, car il s’agit d’une réparation majeure.
Le remplacement d’un thermos (vitre scellée) est considéré comme une réparation majeure lorsque la fonction isolante est perdue (ex. : formation de buée entre les vitres). À ce titre, cette dépense est généralement à la charge du syndicat, puisqu’il s’agit d’une intervention qui dépasse l’entretien courant.
Jurisprudence pertinente
Un exemple éclairant :
Cayer c. Syndicat de la copropriété du 7265 rue de Beaufort, 2021 QCCQ 8588
Cette décision illustre la position des tribunaux : la fenêtre, incluant la vitre thermos, est considérée comme un tout. On ne peut pas dire que la vitre appartient au copropriétaire et le cadre au syndicat. La responsabilité suit la nature de la partie commune à usage restreint.
Lien vers la décision : 2021 QCCQ 8588
Décision - Cayer c. Syndicat de la copropriété du 7265 rue de Beaufort - 2021 QCCQ 8588
https://citoyens.soquij.qc.ca/php/decision.php...
À retenir
- Par défaut, le remplacement du thermos est à la charge du syndicat, car il s’agit d’une réparation majeure d’une PCUR.
- Le copropriétaire assume uniquement l’entretien et les réparations courantes (mineures) .
- La déclaration de copropriété peut modifier ces règles.
- Vérifiez toujours les clés de répartition applicables aux PCUR.
- En cas de doute : consultez un avocat spécialisé.
Sources utiles :
Faire respecter la déclaration de copropriété en l’absence de clause pénale.
Faire respecter la déclaration de copropriété en l’absence de clause pénale.
Même sans clause pénale inscrite dans la déclaration de copropriété, le conseil d’administration a l’obligation de faire respecter les droits et les règlements communs (art. 1039 et 1072 C.c.Q.). Le non-respect des dispositions de la déclaration peut donc donner lieu à des recours, notamment judiciaires, pour faire cesser une infraction ou obtenir réparation.
1. Démarche recommandée à moyen terme : ajout d’une clause pénale
Le conseil d’administration devrait mandater sans délai un avocat spécialisé en droit de la copropriété afin d’analyser la déclaration actuelle et de préparer un projet de modification visant à y intégrer une clause pénale, incluant notamment le recouvrement des honoraires extrajudiciaires encourus par le syndicat en cas de non-respect.
Cette modification devra ensuite être soumise à l’adoption lors d’une assemblée générale extraordinaire (AGE), puis être constatée par acte notarié, conformément à l’article 1097 du Code civil du Québec.
Pourquoi une clause pénale?
Elle permet d’ajouter un effet dissuasif et de prévoir automatiquement le paiement de frais (ex. : honoraires d’avocat ou d’huissier) sans qu’un jugement spécifique soit nécessaire pour chaque situation.
2. Mesures immédiates à mettre en œuvre
En attendant l’adoption de la clause, le conseil peut et doit déjà agir pour faire respecter la déclaration :
a. Mise en demeure
Envoyer une mise en demeure formelle au copropriétaire fautif, signée par un avocat si possible. Cela constitue une étape préalable essentielle avant toute poursuite.
b. Recours judiciaire
Le syndicat peut intenter une action en injonction ou en dommages contre un copropriétaire contrevenant, même sans clause pénale, sur la base des obligations découlant des articles 1039, 1056, 1064 et 1072 du Code civil du Québec.
c. Médiation ou conciliation
Dans les cas conflictuels, une médiation, volontaire ou judiciaire, peut aider à résoudre le différend tout en évitant des frais de justice plus lourds.
3. Autres outils de gestion et de prévention
-
Lettre de rappel des règles : Envoi d’un rappel officiel des règlements de la copropriété, signé par le conseil. Même non judiciaire, ce rappel a un effet dissuasif et prépare le terrain à une mise en demeure.
-
Communication collective : Diffuser un rappel général à tous les copropriétaires (ex. : via le babillard ou une infolettre) pour souligner certaines règles, sans viser personnellement.
-
Résolution du conseil : Adopter une résolution en conseil d’administration pour consigner les démarches entreprises contre le copropriétaire. Cela formalise la situation et soutient tout recours à venir.
-
Tenue de dossier rigoureuse : Archiver toutes les communications, preuves de non-conformité (photos, vidéos, témoignages, etc.) et interventions du conseil. Ce suivi rigoureux est crucial en cas de procédure judiciaire
Voici un exemple éloquent d’un copropriétaire qui a choisi, en toute connaissance de cause, de ne pas respecter sa déclaration de copropriété.
Le syndicat a dû entreprendre des démarches judiciaires, et le tribunal a tranché : le copropriétaire a été condamné à assumer l’ensemble des frais, soit un montant de 100 000 $. Une décision récente qui rappelle clairement les conséquences d’un tel entêtement.
À lire dans le Journal de Montréal :
Avant d'acheter un condo :
Quels sont les types de copropriété les plus fréquents à connaître avant d’acheter un condo ?
Avant d’acheter, il est essentiel de comprendre le type de copropriété auquel tu t'intéresses, car cela a un impact direct sur ce que tu achètes réellement, sur tes droits et responsabilités, ainsi que sur le mode de gestion de l’immeuble.
Voici les principaux types de copropriétés que l’on retrouve au Québec :
1. Copropriété divise (le condo classique)
C’est la forme la plus courante. Chaque propriétaire possède :
- Une unité privative (ex. : son appartement ou condo, identifié par un numéro cadastral distinct)
- Une quote-part des parties communes (toit, murs porteurs, escaliers, ascenseur, terrain, etc.)
Ce type de copropriété est géré par un syndicat qui s’occupe de l’entretien, des assurances et de la gestion financière de l’ensemble de l’immeuble.
2. Copropriété indivise
Dans ce cas, l’immeuble est détenu collectivement par plusieurs propriétaires, sans division cadastrale.
- Chaque acheteur détient un pourcentage de l’immeuble, mais pas une unité spécifique en propre.
- Un pacte d’indivision est généralement rédigé pour définir les droits et obligations de chacun.
Ce type de copropriété est souvent utilisé dans les duplex ou triplex achetés à plusieurs, et l’hypothèque est souvent collective (au nom de tous les indivisaires).
3. Copropriété horizontale
Aussi appelée copropriété de maisons en rangée (maisons de villes), ce type de copropriété ressemble à un quartier résidentiel fermé.
- Chaque propriétaire a sa maison individuelle sur un terrain privé (souvent avec un garage et une cour).
- Mais certaines infrastructures (ex. : stationnements communs, allées, piscine, club-house) sont partagées.
Cette formule combine autonomie individuelle et gestion collective pour certaines installations.
4. Copropriété à usage mixte
Un immeuble peut inclure à la fois des unités résidentielles, commerciales ou professionnelles (ex. : condos résidentiels aux étages, commerces au rez-de-chaussée).
- La déclaration de copropriété établit des règlements particuliers selon les types d’usage.
- Les charges sont réparties selon la destination des parties privatives.
Ces copropriétés nécessitent souvent une gestion plus complexe, surtout en présence de plusieurs vocations (résidentielle vs commerciale).
5. Copropriété concomitante
Ce type de copropriété s’observe dans les projets immobiliers d’envergure, où plusieurs copropriétés divises distinctes coexistent au sein d’un même ensemble immobilier.
- Chaque immeuble (ou phase) constitue une copropriété divise indépendante, avec sa propre déclaration et son propre syndicat "vertical" / concomitant
- L’ensemble du site, incluant les terrains, les infrastructures et certains équipements communs, est régi par un syndicat initial "horizontal" (souvent créé dans la première phase)
Un accord de gestion ou une convention de copropriété concomitante vient établir les droits et obligations de chacun pour les parties communes partagées (ex. : stationnement, structure, système de chauffage central, ascenseur, entrée, etc.)
Ce modèle est fréquent dans les complexes à phases multiples ou regroupant plusieurs bâtiments autonomes mais reliés (physiquement ou fonctionnellement).
La gestion est plus complexe : elle exige une coordination entre les syndicats verticaux et le syndicat horizontal, chacun ayant ses responsabilités propres. Une entité de coordination, peut être constituée pour gérer les interactions.
Quels documents faut-il consulter avant d’acheter un condo dans un immeuble en copropriété ?
Vérification des documents avant l'achat d'une copropriété au Québec
Avant d’acheter une copropriété divise (condo) au Québec, il est essentiel – et légalement recommandé – de consulter certains documents pour bien comprendre ce que tu t’apprêtes à acheter, tant pour l’unité privative que les parties communes. Cela permet d’évaluer les obligations financières, l’état de l’immeuble et le fonctionnement du syndicat de copropriété.
Accès aux documents – Article 1068.2 du Code civil du Québec
L’article 1068.2 C.c.Q. prévoit que :
« Le syndicat est tenu, sous réserve des dispositions relatives à la protection de la vie privée, de fournir avec diligence au promettant acheteur, aux frais de celui-ci, les documents ou renseignements concernant l’immeuble et le syndicat qui sont de nature à lui permettre de donner un consentement éclairé. »
Le syndicat doit également transmettre ces documents au propriétaire de la fraction ou à ses ayants cause, s’ils en font la demande.
Documents généralement remis par le syndicat
Bien que la loi ne donne pas de liste exhaustive, les documents couramment fournis comprennent :
- La déclaration de copropriété (acte constitutif, règlement de l’immeuble, état descriptif des fractions)
- Les modifications à la déclaration
- Les règlements internes publié sous forme du « Règlement de l’immeuble »
- Les procès-verbaux :
- Des assemblées des copropriétaires (2 dernières années)
- Du conseil d’administration (2 dernières années)
- Les états financiers (2 ou 3 derniers exercices)
- Le budget prévisionnel en cours
- L’état du fonds de prévoyance
- Les contrats importants (gestion, entretien, assurances, etc.)
- L’historique des sinistres (facultatif mais intéressant)
Non encore en vigueur (projet de règlement à venir en 2025)
- Le carnet d’entretien
- L’attestation sur l’état de la copropriété
🕒 Délai de transmission
Bien que le Code civil ne fixe pas de délai précis, il est généralement admis que le syndicat doit fournir ces documents dans un délai raisonnable, souvent estimé à 15 jours.
Documents bientôt obligatoires issus de la Loi 16
Le carnet d’entretien (non en vigueur)
Ce document de gestion doit être produit par des professionnels qualifiés et mis à jour annuellement. Il contient :
- L’inventaire des parties communes
- L’historique des travaux réalisés
- Le plan de maintenance préventive
- Les rapports d’inspection
- Les garanties en vigueur
- Les recommandations pour l’entretien futur
- Les coordonnées des fournisseurs
🧾 L’attestation sur l’état de la copropriété (non en vigueur)
Inspirée du « status certificate » de l’Ontario, cette attestation regroupe :
- L’état financier du syndicat
- L’état physique de l’immeuble
- Les travaux majeurs planifiés
- Les cotisations spéciales en cours ou à venir
Conseils pratiques
- Assure-toi d’obtenir tous les documents pertinents avant de signer une promesse d’achat ferme.
- Consulte-les attentivement avec un professionnel : courtier immobilier, notaire ou avocat.
- Évalue la situation financière du syndicat : fonds de prévoyance, cotisations, dettes, charges à venir.
- Passe en revue les règlements internes pour vérifier s’ils sont compatibles avec ton mode de vie (animaux, location, BBQ, etc.).
En résumé
Avant de finaliser l’achat d’une copropriété, veille à obtenir :
- Le carnet d’entretien (obligatoire à partir de 2025, selon la Loi 16)
- L’attestation sur l’état de la copropriété (obligatoire à partir de 2025, selon la Loi 16)
- L’ensemble des documents listés ci-dessus, fournis en vertu de l’article 1068.2 C.c.Q.
Ces documents sont essentiels pour évaluer l’état global de l’immeuble, la santé financière du syndicat et pour bien comprendre tes droits et obligations futurs comme copropriétaire.
Conclusion
En résumé, l'article 1068.2 C.c.Q. confère au promettant acheteur le droit d'obtenir du syndicat les documents nécessaires pour évaluer l'état de la copropriété. Il est donc essentiel de s'assurer que le syndicat respecte cette obligation afin de permettre à l'acheteur de prendre une décision éclairée.
Le certificat de localisation lors de la vente d’un condo : ce qu’il faut savoir.
Le certificat de localisation lors de la vente d’un condo : ce qu’il faut savoir.
Il s’agit d’une question fréquemment posée par les copropriétaires qui souhaitent vendre leur unité. Il est important de comprendre que plusieurs documents sont requis pour finaliser une transaction immobilière, notamment en copropriété divise. Parmi ceux-ci, la déclaration de copropriété et le certificat de localisation sont presque toujours exigés par le notaire et, bien souvent, par l’institution financière impliquée dans le financement de l’acheteur.
En ce qui concerne le certificat de localisation, la banque ou la caisse demandera généralement un document récent, c’est-à-dire daté de moins de 10 ans, et surtout représentatif de l’état actuel des lieux. Cela signifie que si des modifications ont été apportées à l’unité (balcon fermé, ajout d’un mur, etc.), un nouveau certificat pourrait être nécessaire.
Un point important à ne pas confondre :
Le certificat de localisation de l’immeuble (fourni ou commandé par le syndicat de copropriété) n’est pas requis pour la vente d’une unité privative et est rarement demandé.
En revanche, le certificat de localisation de l’unité privative vendue, incluant les parties communes à usage restreint (comme un stationnement ou un balcon exclusif), est presque toujours exigé.
En résumé, pour vendre votre condo, assurez-vous de détenir un certificat de localisation à jour et conforme aux exigences des intervenants au dossier. Cela évitera des délais ou des complications à l’étape notariale.
Un syndicat peut-il exiger des frais pour la transmission de documents et d'informations demandés par un copropriétaire-vendeur, un courtier ou un notaire lors de la vente d'une unité ?
Un syndicat peut-il exiger des frais lors de la vente d’une unité ?
Réponse : Oui.
Lors d’une transaction, le syndicat est sollicité par le vendeur, son courtier ou le notaire pour fournir divers documents. Ce travail administratif peut donner lieu à des frais raisonnables.
1. Documents habituellement demandés
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Déclaration de copropriété et règlements de l’immeuble
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États financiers récents et budget prévisionnel
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Carnet d’entretien et étude du fonds de prévoyance (obligatoires dès 2025)
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Assurance de l’immeuble
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Procès-verbaux récents (assemblées et conseil)
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État de compte du vendeur
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Informations sur travaux, cotisations spéciales et litiges
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Clé de répartition des charges (quotes-parts et PCUR)
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Attestation du syndicat (obligatoire depuis le 14 août 2025)
2. Attestation du syndicat (art. 1068.1 C.c.Q.)
Depuis le 14 août 2025, le syndicat doit remettre, dans un délai de 15 jours, une attestation résumant :
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La situation financière : fonds, budget, assurances, surplus/déficit
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La situation juridique : litiges en cours
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La situation matérielle : entretien, réparations
Des frais raisonnables peuvent être facturés, généralement entre 100 $ et 250 $, mais plusieurs syndicats la fournissent encore sans frais faute de règlement interne.
La pratique reste en évolution : les associations de gestionnaires devraient se prononcer prochainement, et plusieurs colloques sont prévus à l’automne 2025 pour uniformiser les pratiques.
Des frais supplémentaires peuvent s’appliquer si des copies papier du registre sont demandées ou si un gestionnaire professionnel produit l’attestation, celui-ci refacturant habituellement son temps au syndicat.
3. Formulaire DRCOP (art. 1068.2 C.c.Q.)
Facultatif, ce formulaire de l’OACIQ permet aux courtiers d’obtenir des renseignements détaillés.
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Des frais peuvent être exigés dans la même fourchette (100 $ à 250 $), selon le travail requis et les documents demandés.
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Les frais sont plus bas si un administrateur bénévole s’en charge, et plus élevés si l’intervention passe par un gestionnaire.
4. Demandes du notaire
Le notaire peut demander des documents supplémentaires, comme :
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État de compte du vendeur (charges, arriérés, cotisations spéciales, budget à venir)
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Règlements d’immeuble non inclus dans la déclaration
-
Tout autre document pertinent
Les frais facturés au notaire se situent généralement dans la même fourchette et sont refacturés au vendeur lors de la clôture.
5. Qui paie ?
Facturation des frais
-
Pour l’attestation du syndicat, le syndicat peut choisir de facturer directement le copropriétaire-vendeur… ou de ne pas facturer du tout.
-
Pour le formulaire DRCOP ou les demandes du notaire, les frais restent à la charge du vendeur. Toutefois, comme la demande transite par le courtier ou le notaire, la facture est généralement envoyée à ces professionnels. Dans la plupart des cas, ce montant est déjà prévu dans l’entente entre le vendeur et son courtier ou notaire.
-
Certains syndicats préfèrent toutefois envoyer la facture directement au copropriétaire-vendeur, même si la demande provient d’un professionnel.
6. Importance d’un règlement interne
Pour sécuriser la perception des frais, il est fortement recommandé que le syndicat adopte un règlement interne précisant :
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Les documents donnant lieu à des frais
-
Le mode de calcul (forfait ou taux horaire)
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Les modalités de facturation (vendeur, courtier ou notaire)
Sans règlement, les frais sont plus vulnérables à la contestation et pourraient être jugés illégitimes.
7. Base légale
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Art. 1068.1 C.c.Q. : obligation de remettre l’attestation du syndicat dans un délai de 15 jours
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Art. 1068.2 C.c.Q. : obligation de fournir, sur demande, les documents pertinents au promettant acheteur, aux frais de celui-ci
8. Conclusion
Oui, les frais liés à la transmission de documents sont permis et demeurent à la charge du vendeur. Leur montant varie selon :
-
La taille du syndicat
-
La complexité du dossier
-
Le nombre de documents à préparer
-
L’intervention (ou non) d’un gestionnaire professionnel
Pour l’attestation du syndicat, étant une obligation récente, la pratique reste en évolution. Il est donc prudent que le syndicat adopte un règlement interne clair pour encadrer ces frais. Les associations de gestionnaires devraient se prononcer prochainement, contribuant ainsi à uniformiser les pratiques.
Les assurances en copropriété :
De nombreuses questions se posent sur les assurances et les démarches à suivre en cas de sinistre en copropriété.
Parlons assurances en copropriété, essayons de démêler un peu tout cela !
Parlons assurances en copropriété, essayons de démêler un peu tout cela !
La Loi 141, adoptée en 2018 et entrée en vigueur progressivement, a introduit plusieurs changements majeurs en matière d'assurance pour les copropriétés au Québec.
Voici un résumé des principales obligations qu'elle impose aux syndicats de copropriété et aux copropriétaires :
Obligations du syndicat de copropriété
- Obligation d'assurance du bâtiment
- Le syndicat doit souscrire une assurance couvrant l’ensemble de l’immeuble, incluant les parties privatives et les parties communes. En effet, le syndicat possède désormais un intérêt assurable dans les parties privatives.
- La couverture doit être basée sur la valeur de reconstruction de l’immeuble, et une évaluation doit être faite minimalement tous les 5 ans par un professionnel.
- Franchise et fonds d’auto-assurance
- Le syndicat doit établir un fonds d’auto-assurance destiné à couvrir la franchise de sa police d’assurance.
- Ce fonds est distinct du fonds de prévoyance et du fonds d’administration et doit être constitué progressivement selon une planification budgétaire.
- Assurance responsabilité civile
- Une assurance responsabilité civile est obligatoire pour le syndicat, avec un montant minimal de couverture fixé par règlement (généralement 2 millions $).
- Registre des sinistres
- Le syndicat doit tenir un registre des sinistres ayant affecté l’immeuble au cours des cinq dernières années.
- Sous-assurance et impact sur les copropriétaires
Si l’assurance souscrite par le syndicat est insuffisante, les copropriétaires pourraient être appelés à payer les montants non couverts. Avenant possible dans votre assurance personnelle (copropriétaire) pour compensé
Obligations des copropriétaires
- Assurance responsabilité civile obligatoire
- Chaque copropriétaire doit souscrire une assurance responsabilité civile avec un minimum de 1 million $.
- Immeuble de 12 unités et moins : montant minimal de 1 million $ en assurance responsabilité civile.
- Immeuble de 13 unités et plus : montant minimal de 2 millions $.
Certains règlements de copropriété peuvent exiger un montant plus élevé. Dans les unités occupées par des locataires, le syndicat pourrait adopter un règlement imposant à ces derniers de souscrire une assurance en responsabilité civile. Cela garantirait une meilleure protection pour l’ensemble de la copropriété en cas de sinistre.
- Franchise à la charge du copropriétaire fautif
-
- Si un sinistre survient dans une partie privative et est causé par la faute ou la négligence d’un copropriétaire (ex. : fuite d’un lave-vaisselle mal entretenu), ce dernier peut être tenu de payer la franchise de l’assurance du syndicat.
- Assurance complémentaire (améliorations locatives et contenu privé)
- L’assurance du syndicat ne couvre pas les améliorations apportées aux unités privatives (ex. : planchers remplacés, comptoirs en granite, etc.).
- Les copropriétaires doivent donc souscrire une assurance pour protéger ces améliorations ainsi que leurs biens personnels.
- Remboursement des sinistres et implications
- Certains règlements de copropriété peuvent prévoir que les franchises d’assurance du syndicat soient refacturées aux copropriétaires selon la cause du sinistre.
- Il est essentiel que les copropriétaires connaissent ces règles et les fassent valoir auprès de leur propre assureur.
En conclusion
Impact de la Loi 141
Ces nouvelles règles visent à mieux protéger les copropriétés contre les risques financiers liés aux sinistres et à responsabiliser tant le syndicat que les copropriétaires en matière d’assurance. Cependant, elles ont aussi entraîné une hausse des primes d’assurance et une complexification de la gestion des sinistres.
Il est important de bien expliquer toute ces nuances lors d’une assemblée générale ou encore fair un communiqué ou règlement sur les assurances.
Le syndicat se doit donc de mettre en place une procédure à suivre, en cas de sinistre.
Une telle démarche (procédure à suivre) en cas de sinistre viendrait préciser aux administrateurs et surtout aux copropriétaire, quoi faire en cas de sinistre.
Dans un immeuble en copropriété, un locataire devrait-il avoir une assurance en responsabilité civile ?
Assurance du locataire :
Lorsqu’un copropriétaire loue son unité, il doit s’assurer que le bail respecte les exigences légales ainsi que celles du règlement de l’immeuble.
Le copropriétaire devrait avoir deux assurances une pour ses biens meubles et une assurance en responsabilité civile qui est obligatoire depuis la publication de la loi 141.
Pour le locataire il y a une nuance, car la loi ne parle pas du locataire.
Bien que l’assurance couvrant les biens meubles du locataire soit facultative au Québec, la loi impose désormais une assurance en responsabilité civile, dont le montant minimal peut être fixé par le règlement de l’immeuble pour le copropriétaire.
Étant donné que l'assurance en responsabilité civile (loi 141) est obligatoire pour les copropriétaires, il serait judicieux que le syndicat adopte un règlement en ce sens pour les locataires. Cela permettrait d’harmoniser les obligations et de faciliter l’inclusion de cette exigence dans les baux conclus par les copropriétaires-bailleurs.
La fiche de condolegal vous donnera toutes les informations :
https://www.condolegal.com/.../779-assurances-du-locataire
En conclusion, il suffit que le syndicat adopte un règlement, obligeant un locataire d’avoir une assurance en responsabilité civile pour se protéger mais aussi l'ensemble des copropriétaires lors d'un sinistre.
Pourquoi il faut un règlement :
1057. Le règlement de l’immeuble est opposable au locataire ou à l’occupant d’une partie privative, dès qu’un exemplaire du règlement ou des modifications qui lui sont apportées lui est remis par le copropriétaire ou, à défaut, par le syndicat.
Référence : Code civil du Québec…
1063. Chaque copropriétaire dispose de sa fraction; il use et jouit librement de sa partie privative et des parties communes, à la condition de respecter le règlement de l’immeuble et de ne porter atteinte ni aux droits des autres copropriétaires ni à la destination de l’immeuble.
1064.1. Chacun des copropriétaires doit souscrire une assurance couvrant sa responsabilité envers les tiers dont le montant obligatoire minimal est déterminé par règlement du gouvernement.
1065. Celui qui, par quelque mode que ce soit, y compris par suite de l’exercice d’un droit hypothécaire, acquiert une fraction doit en aviser le syndicat dans les 15 jours. Le copropriétaire qui loue sa partie privative doit, dans le même délai, en aviser le syndicat. Il indique le nom du locataire, la durée du bail ainsi que la date à laquelle il lui a remis une copie du règlement de l’immeuble. Il en est de même, compte tenu des adaptations nécessaires, lorsque la partie privative est autrement occupée.
Démarche en cas de sinistre en copropriété.
Procédure de Gestion des Sinistres en Copropriété
Le syndicat de copropriété détient la police d'assurance et agit comme premier intervenant en cas de sinistre. Il joue un rôle central dans la gestion des dommages affectant l'immeuble.
Démarche à suivre en cas de sinistre
- Déclaration du sinistre
- Dans les parties communes : Le syndicat informe immédiatement son assureur du sinistre.
- Dans une partie privative : Le copropriétaire concerné déclare le sinistre à un administrateur du syndicat et contacte son propre assureur pour ses améliorations locatives.
- Constatation et transmission de l'information
- Le syndicat vérifie la situation déclarée et transmet les informations pertinentes à son assureur.
- Intervention de l'expert en sinistre
- L'assureur du syndicat mandate un expert en sinistre pour évaluer la situation, identifier la cause et proposer les travaux requis.
- Un rapport est transmis au conseil d'administration.
- Exécution des réparations
- En collaboration avec l'assureur, le syndicat engage les réparations nécessaires.
- La franchise est payée via le fonds d'autoassurance du syndicat, et l'assureur couvre le reste des frais.
- Le syndicat ne prend en charge que les éléments définis dans la "Description des parties privatives" (unité de référence), tandis que le copropriétaire assume ses améliorations locatives.
- Détermination de la responsabilité
- Après les réparations, le syndicat établit la responsabilité du sinistre en s'appuyant sur le rapport de l'expert en sinistre.
- Si un copropriétaire est jugé responsable, il doit rembourser la franchise payée par le syndicat.
- Recours contre le responsable
- Une mise en demeure est envoyée au copropriétaire fautif.
- Ce dernier devra contacter son assureur en responsabilité civile pour obtenir un remboursement.
- Cas des locataires
- Si le sinistre implique un locataire, la même procédure s'applique, mais le syndicat passe par le copropriétaire-bailleur.
- Un locataire devrait avoir une assurance biens-meubles (facultative) et doit obligatoirement détenir une assurance en responsabilité civile, exigée par le règlement d'immeuble.
- Consultation d’un professionnel
- Dans les cas complexes, il est recommandé de consulter un avocat spécialisé en copropriété pour guider le syndicat dans ses démarches.
Principes généraux
- L'assurance du syndicat couvre les parties communes et les parties privatives de l'immeuble.
- Si un sinistre touche des parties privatives et communes (ex. : plancher et plafond), le syndicat informe son assureur qui mandate un expert en sinistre.
- Si le coût du sinistre est inférieur à la franchise, le syndicat ne déposera pas de réclamation.
- Selon le rapport de l'expert, le syndicat peut réclamer un remboursement au copropriétaire responsable.
Assemblée Générale Annuelle (AGA) et politique d'assurance
Lors de l'AGA, le syndicat présente le fonctionnement des assurances et les obligations en vigueur. Une politique interne est adoptée pour définir les procédures à suivre en cas de sinistre.
Article 1074.2 du Code civil du Québec
Le copropriétaire concerné devra communiquer avec son assureur pour obtenir un remboursement de la franchise payée par le syndicat si sa responsabilité est établie.
1074.2. Les sommes engagées par le syndicat pour le paiement des franchises et la réparation du préjudice occasionné aux biens dans lesquels celui-ci a un intérêt assurable ne peuvent être recouvrées des copropriétaires autrement que par leur contribution aux charges communes, sous réserve des dommages-intérêts qu’il peut obtenir du copropriétaire tenu de réparer le préjudice causé par sa faute et, dans les cas prévus au présent code, le préjudice causé par le fait ou la faute d’une autre personne ou par le fait des biens qu’il a sous sa garde.
Est réputée non écrite toute stipulation qui déroge aux dispositions du premier alinéa.
Ressources supplémentaires
Le Bureau d'assurance du Canada (BAC) offre une explication détaillée des étapes à suivre en cas de sinistre en copropriété.
https://copropriete.bac-quebec.qc.ca/
Surprime d’assurance locative : un « cadeau » inattendu des assureurs aux copropriétaires
Surprime d’assurance locative : un « cadeau » inattendu des assureurs aux copropriétaires
Plusieurs copropriétaires l’ont déjà expérimenté : aux yeux des assureurs, la location d’unités en copropriété est perçue comme une aggravation du risque. Et qui dit risque accru… dit surprime d’assurance.
Lors du renouvellement du contrat, l’assureur du syndicat posera inévitablement la fameuse question : « Y a-t-il des unités louées dans l’immeuble? » Si la réponse est oui, il faut s’attendre à une augmentation de la prime, souvent calculée en fonction du nombre d’unités concernées.
Et maintenant, la partie qui fait sourciller : cette surprime, bien qu’elle découle d’une réalité créée par certains copropriétaires, est considérée comme une charge commune. En vertu d’une jurisprudence bien connue, les tribunaux ont statué que ce type de prime supplémentaire devait être assumé collectivement, selon la quote-part de chacun. Résultat : même si votre voisin ne loue rien d’autre que son sourire, il contribuera tout de même à payer cette surprime.
Annexe légale
Code civil du Québec – Article 1064
« Chacun des copropriétaires contribue aux charges résultant de la copropriété, y compris celles relatives à l’entretien et à la conservation de l’immeuble, en proportion de la valeur relative de sa fraction. »
Jurisprudence pertinente
Syndicat de copropriété Les Jardins du Nouveau Saint-Laurent V c. Fernandez, 2019 QCCQ 8034 (CanLII)
Dans cette décision, le juge conclut que la surprime d’assurance imposée en raison de la location d’unités constitue une charge commune au sens de l’article 1064 C.c.Q., à répartir entre tous les copropriétaires selon leur quote-part, même si certains ne louent pas leurs unités.
Référence condolegal : https://www.condolegal.com/.../2252-surprime-d-assurance
"Il a été ainsi précisé [ne pas imposer de surprime aux copropriétaires locateurs] par la Cour du Québec en 2019, dans le cas d'une copropriété où tous les copropriétaires ont le droit de louer leurs appartements, que ceux qui le font ne commettent aucune faute. Ils ne devraient pas avoir à PAYER pour ce droit reconnu par les dispositions du Code civil du Québec, qui permet au propriétaire d'un bien d'en user, d'en jouir, d'en disposer librement et complètement, ainsi que d'en récolter les fruits et les revenus.
Quant à ceux qui ne louent pas, ils bénéficient quand même de ce droit et il serait contraire à la loi de pénaliser celui qui choisit de l’exercer. Toutefois, il en serait autrement pour un copropriétaire qui loue son appartement pour une courte période (par ex. une location de type Airbnb), alors que ce type de location est interdite par la déclaration de copropriété."
Le jugement de la Cour du Québec (2019) est ici :
Voici le texte du jugement :
Syndicat de copropriété Les Jardins du Nouveau Saint-Laurent V c. Fernandez, 2019 QCCQ 8034 (CanLII)
Version anglaise
Date :
2019-11-13
Numéro de dossier :
500-32-703120-172
Référence :
Syndicat de copropriété Les Jardins du Nouveau Saint-Laurent V c. Fernandez, 2019 QCCQ 8034 (CanLII), <https://canlii.ca/t/j4fhv>, consulté le 2025-06-18
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Syndicat de copropriété Les Jardins du Nouveau Saint-Laurent V c. Fernandez
2019 QCCQ 8034
COUR DU QUÉBEC
« Division des petites créances »
CANADA
PROVINCE DE QUÉBEC
DISTRICT DE
MONTRÉAL
LOCALITÉ DE
MONTRÉAL
« Chambre civile »
N° :
500-32-703120-172
DATE :
13 novembre 2019
______________________________________________________________________
SOUS LA PRÉSIDENCE DE
L’HONORABLE
JO ANN ZAOR, J.C.Q.
______________________________________________________________________
SYNDICAT DE COPROPRIÉTÉ LES JARDINS DU NOUVEAU SAINT-LAURENT V
Demanderesse
c.
SHANE FERNANDEZ
et
GEORGE PALIOUDAKIS
et
DEMETRA KRIARAKIS
et
4092937 CANADA INC.
et
IRÈNE CHRISTINE KRIARAKIS
et
PLACEMENT OAKCAP INC.
Défendeurs
______________________________________________________________________
JUGEMENT
______________________________________________________________________
[1] Le Syndicat de copropriété Les jardins du nouveau Saint-Laurent V (ci-après « le Syndicat » réclame à chacun des copropriétaires suivants Shane Fernandez, George Palioudakis, Demetra Kriarakis, 4092937 Canada inc., Irène Christine Kriarakis, et Placements Oakcap inc. (ci-après « les défendeurs »)[1], 71,06 $ représentant 1/10 de la surcharge d’assurance imposée par l’assureur en raison de la location de leur unité d’habitation.
[2] Hormis Irène Christine Kriarakis, les défendeurs contestent la réclamation et plaident essentiellement que cette surprime fait partie des charges communes et qu’elle doit être répartie entre chacun des copropriétaires.
[3] Ils allèguent aussi que l’article 50 de la Déclaration de copropriété, qui fonde la réclamation du Syndicat, est interprété de façon déraisonnable par le Syndicat puisque contraire au principe voulant qu’un copropriétaire ait la libre jouissance de sa partie privative.
[4] Enfin, les défendeurs remettent en cause la gestion de leur syndicat et s’inquiètent du dangereux précédent que pourrait avoir la présente décision.
QUESTION EN LITIGE
[5] Une surprime d’assurance attribuable à l’activité de location d’une fraction de copropriété constitue-t-elle une charge commune ?
CONTEXTE
[6] Le Syndicat représente 36 copropriétaires d’un immeuble situé sur l’avenue Ernest-Hemingway à Montréal.
[7] En 2016, conformément à ses obligations, le Syndicat contracte une police d’assurance de biens portant sur les parties communes et les parties privatives. Pour la période s’échelonnant du 1er décembre 2016 au 1er décembre 2017, l’assureur La Personnelle informe le Syndicat du coût annuel de la prime d’assurance, soit 6 177 $, excluant la taxe de 9%.
[8] Dans une lettre datée du 22 décembre 2016 (P-3), La Personnelle informe le Syndicat que dans la prime d’assurance est incluse une surcharge de 652 $ avant les taxes, justifiée par le fait que dix copropriétaires de l’immeuble louent leur unité.
[9] En janvier 2017, le Syndicat refile la surcharge aux dix copropriétaires. Sa position se fonde sur l’article 50 de la Déclaration de copropriété (P-2) qui se lit comme suit :
Les primes d’assurance payées pour le compte du syndicat constituent des charges communes. Si, toutefois, une surprime était due en raison du fait d’un copropriétaire, d’un membre de sa famille, de son locataire ou d’un occupant de sa fraction ou pour une cause dépendant d’une telle personne, la surprime exigible en raison de ce fait ou de cette cause est à la charge exclusive du copropriétaire concerné.
[10] En janvier et mai 2017, les dix copropriétaires, dont les défendeurs, reçoivent une facture personnalisée accompagnée de la lettre de La Personnelle et de l’article 50 de la copropriété (P4 en liasse et P-5).
[11] Tour à tour, les codéfendeurs contestent le bien-fondé de la réclamation et refusent de payer au Syndicat la somme additionnelle de 71,06 $.
[12] Le 17 octobre 2016, le Syndicat institue sa réclamation devant la Division des petites créances.
[13] À l’audience, le représentant du Syndicat, monsieur Dupras, précise que le jugement à intervenir permettra au Syndicat de se gouverner. En effet, puisque cette surcharge revient chaque année, le Syndicat paye depuis 2018 la portion d’assurance attribuable à l’activité de location et verra à réclamer ou non, pour le passé et le futur, la surprime d’assurance aux copropriétaires concernés.
ANALYSE ET DÉCISION
[14] En note liminaire, le Tribunal rappelle s’être interrogé à l’audience sur sa juridiction puisque ce litige vise à interpréter l’article 50 de la Déclaration de copropriété[2].
[15] Après analyse, le Tribunal estime la Cour du Québec compétente pour entendre cette affaire puisque la demande déclaratoire accompagne de façon connexe et subsidiaire la réclamation pécuniaire du Syndicat[3].
Une surprime d’assurance attribuable à l’activité de location d’une fraction de copropriété constitue-t-elle une charge commune ?
[16] Le Tribunal doit maintenant déterminer si l’article 50 de la Déclaration de copropriété est en phase avec les exigences impératives et d’ordre public de l’article 1064 C.c.Q.
[17] Reprenons ici la clause en litige et l’article précité :
- Les primes d’assurance payées pour le compte du syndicat constituent des charges communes. Si, toutefois, une surprime était due en raison du fait d’un copropriétaire, d’un membre de sa famille, de son locataire ou d’un occupant de sa fraction ou pour une cause dépendant d’une telle personne, la surprime exigible en raison de ce fait ou de cette cause est à la charge exclusive du copropriétaire concerné.
- Chacun des copropriétaires contribue, en proportion de la valeur relative de sa fraction, aux charges résultant de la copropriété et de l’exploitation de l’immeuble, ainsi qu’au fonds de prévoyance constitué en application de l’article 1071. Toutefois, les copropriétaires qui utilisent les parties communes à usage restreint contribuent seuls aux charges qui en résultent.
[18] Le Tribunal est d’opinion que le Syndicat ne peut exiger d’un copropriétaire le paiement d’une surprime d’assurance attribuable à son activité de location dans la copropriété.
[19] Voici pourquoi.
[20] La prime d’assurance collective qui est contractée par le Syndicat, en exécution de son obligation légale, fait partie des charges communes générales de la copropriété.
[21] Suivant l’article 1064 C.c.Q, les charges communes générales sont réparties entre tous les copropriétaires, de manière proportionnelle à la valeur relative de leur fraction.
[22] En conséquence, de manière générale, la prime d’assurance du Syndicat payée pour assurer l’exploitation de l’immeuble selon sa destination est une charge commune.
[23] Il est vrai ici que l’article 50 de la Déclaration de copropriété prévoit que le Syndicat peut exiger d’un copropriétaire ou d’un membre de sa famille, de son locataire ou d’un occupant de sa fraction, toute surprime d’assurance qui lui est imposée en raison du fait de ces derniers.
[24] Selon le Tribunal, l’article 50 de la Déclaration de copropriété vise à s’assurer que toute prime qui excède ce qui serait nécessaire à la collectivité pour l’exploitation de l’immeuble selon sa destination, et ce, en raison du fait d’un ou de plusieurs copropriétaires, est payable par ce ou ces copropriétaires
[25] L’article 50 de la Déclaration de copropriété vise donc à tenir indemne la collectivité d’un dommage qu’elle subit en raison du fait du copropriétaire. Cette clause ne réfère donc pas à une activité conforme à la destination de l’immeuble, mais à un fait. Il s'agit ici de responsabilité civile.
[26] Par conséquent, le Tribunal estime que c’est à tort que le Syndicat étend l’interprétation de cette clause de façon telle à y inclure la surprime d’assurance attribuable à l’activité de location, lorsque, comme ici, cette activité est expressément permise à l’article 151 du Règlement de l’immeuble (P-2) :
Article 151
La location des parties privatives est autorisée aux conditions suivantes :
1° Toute location doit être faite dans le respect de la destination accordée par cette déclaration de copropriété aux différentes parties communes et privatives de l’immeuble;
2° Toute location doit être faite pour un terme égal ou supérieur à six (6) mois;
3° Le copropriétaire qui loue sa partie privative doit, avant que le locataire ne prenne possession des lieux, fournir au conseil d’administration du syndicat :
- le nom du ou des locataires;
- une preuve à l’effet que la location a été consentie pour une période égale ou supérieure à six (6) mois;
- une preuve que le ou les locataires détiennent une assurance couvrant leur responsabilité envers les tiers d’au moins DEUX millions de dollars (2 000 000$);
- une preuve à l’effet qu’il a remis au locataire ou à chacun des colocataires un exemplaire à jour du règlement de l’immeuble;
4° À défaut pour le copropriétaire en question de fournir les preuves ci-dessus énumérées, le conseil d’administration du syndicat peut, de son propre chef : remettre lui-même au locataire un exemplaire du règlement de l’immeuble, souscrire une assurance responsabilité pour le locataire ou entreprendre les démarches nécessaires pour le faire évincer, le tout aux frais du copropriétaire-bailleur, tous les recours du syndicat étant alternatifs et cumulatifs.
[27] En l’espèce, puisque tous les copropriétaires de l’immeuble ont le droit de louer leur unité d’habitation, ceux qui s’en prévalent ne commettent aucune faute et ne devraient aucunement avoir à payer pour ce droit reconnu. D’ailleurs à toute fin que de précision, la preuve au dossier établit que les défendeurs louent leur unité respective à des fins résidentielles, ce qui respecte la destination de l’immeuble.
[28] Il est sûrement à propos de citer les commentaires de l’auteure Christine Gagnon dans son récent ouvrage La copropriété divise[4], où elle discute du cadre juridique des charges communes relatives à l’assurance collective :
La déclaration de copropriété peut-elle validement imposer à chaque copropriétaire le paiement de toute surprime d'assurance imputable à son activité ? Plusieurs syndicats souhaiteraient le faire en présence, par exemple, d'activités commerciales ou de location qui génèrent une surprime. Pour ce faire, il faudrait établir que cette surprime n'est pas une charge commune dans cette copropriété, à défaut de quoi il y aurait contravention aux dispositions impératives de l'article 1064 C.c.Q.
[… ] On peut se questionner sur la possibilité d'étendre cette exclusion des charges communes à la surprime attribuable à une activité permise par la déclaration de copropriété, notamment lorsque l'usage commercial ou l'activité de location est conforme à la destination de l'immeuble. [… ]
Dans le cas d'un immeuble où tous les copropriétaires ont le droit de louer leurs fractions, ceux qui le font ne commettent aucune faute et ne devraient pas avoir à payer pour cela. De même, ceux qui ne louent pas bénéficient quand même de cette possibilité, et ce droit est inscrit aussi dans leur patrimoine. Ils pourront en tirer profit si cela leur convient et cela pourra les avantager au moment de vendre leur fraction. La Cour d’appel a déjà affirmé que le droit de louer sa fraction est une partie intégrante du droit de propriété. « En principe rien ne s’oppose au droit du copropriétaire de louer sa fraction. Comme tout propriétaire, il peut en user et en jouir librement [1063 C.c.Q.]. » On peut faire le parallèle entre deux copropriétaires dont l’un fréquente une piscine commune et l’autre pas. Tous les deux ont le même droit et il est contraire à la loi de pénaliser celui qui choisit de l’exercer. Les charges d’une piscine sont des charges communes réparties selon l’article 1064 C.c.Q. De la même façon, celui qui choisit d’exercer son droit de louer sa partie privative ne devrait pas payer un supplément pour l’exercice de ce droit.
(LeTribunal souligne)
[29] Par conséquent, puisque la location d’une unité de copropriété est permise à tous les copropriétaires par la Déclaration de copropriété, le Tribunal conclut que la surprime d’assurance est ici une charge commune qui doit être répartie entre tous les copropriétaires.
[30] Enfin, même si les parties sont ici des protagonistes, elles sont liées. Aussi et usant de sa discrétion, le Tribunal rejette l’action du Syndicat sans les frais de justice.
POUR CES MOTIFS, le Tribunal :
REJETTE l’action du Syndicat de copropriété Les jardins du nouveau Saint- Laurent V;
LE TOUT, sans frais.
__________________________________
JO ANN ZAOR, J.C.Q.
Date d’audience :
8 octobre 2019
[1] Suivant les modifications autorisées à l’audience par le Tribunal, les défendeurs poursuivis sont les propriétaires enregistrés aux titres.
[2] Art. 142 C.p.c.
[3] Art. 34 C.p.c.; Kaperonis c. Tsourelis, 2008 QCCQ 2706; Butler c. Assurances Banque Nationale, 2019 QCCQ 1632; Hamel c. Société de l’assurance automobile du Québec, 2018 QCCQ 2000; Gourge c. Visa Desjardins, 2009 QCCQ 13297.
[4] Christine Gagnon, La copropriété divise, 4e éd., Montréal, Éditions Yvon Blais, 2018, n° 675,
Description des parties privatives (unité de référence) – Loi 141
Description des parties privatives (unité de référence) – Loi 141
Depuis l’entrée en vigueur de la Loi 141, les syndicats de copropriété doivent assurer non seulement les parties communes, mais aussi les parties privatives de chaque unité. Cela s’applique également aux copropriétés de type maison de ville.
La prime d’assurance du syndicat est généralement établie en fonction de la valeur de reconstruction de l’immeuble dans son état d’origine, soit tel qu’il était au moment de la construction. Cela exclut donc les améliorations apportées au fil du temps par les copropriétaires — par exemple : rénovation de la cuisine ou de la salle de bain, changement de revêtements de sol, etc.
La Loi 141, entrée en vigueur en 2020, a modifié le Code civil du Québec pour clarifier ce principe. Selon l’article 1070 C.c.Q., le syndicat a désormais l’obligation de dresser, par règlement, une description détaillée des parties privatives dans leur état d’origine (appelée aussi unité de référence).
Cette description, adoptée par l’assemblée des copropriétaires, permet de distinguer clairement ce qui relève de la couverture d’assurance du syndicat et ce qui doit être couvert individuellement par les copropriétaires (les améliorations locatives).
À défaut d’avoir produit cette description, l’assureur, ne pouvant faire cette distinction, est tenu de couvrir l’ensemble des aménagements actuels, y compris les améliorations apportées par les copropriétaires. Cela crée un déséquilibre : la prime est plus élevée, car elle couvre plus que ce qui est normalement prévu par la loi. De plus, cela va à l’encontre de l’objectif de la réforme, qui visait à répartir clairement les responsabilités entre le syndicat et les copropriétaires en matière d’assurance.
→ Sans description adoptée, l’assureur couvre tout, incluant les améliorations privées, ce qui est un non-sens du point de vue légal et financier.
→ Avec une description conforme à l’article 1070.1 C.c.Q., le syndicat peut limiter sa couverture aux unités d’origine, et les copropriétaires assurent eux-mêmes leurs améliorations.
Le REGISTRE de la copropriété :
En vertu de la loi 141, une description précise des parties privatives est essentielle pour les copropriétés. Cette description, incluse dans le registre de la copropriété, identifie clairement les améliorations apportées par les copropriétaires et permet de distinguer les responsabilités en matière d'assurance entre le syndicat et les copropriétaires.
Parties privatives: Les parties privatives sont les unités de condo appartenant à chaque copropriétaire, comprenant les murs, planchers, plafonds et éventuellement les équipements de base intégrés à l'unité.
Loi 141: Cette loi impose aux syndicats de copropriété de tenir à jour une description détaillée des parties privatives, facilitant ainsi la gestion des assurances et la résolution des litiges en cas de sinistre.
Rôle du syndicat: Le syndicat est responsable de la création et de la mise à jour de cette description.
Rôle des copropriétaires: Chaque copropriétaire est responsable de l'entretien et des réparations de sa partie privative, y compris les améliorations apportées, tandis que le syndicat couvre les parties communes.
Assurances: La description précise des parties privatives permet de distinguer les couvertures d'assurance du syndicat et celles des copropriétaires, évitant ainsi les chevauchements et les litiges potentiels en cas de sinistre.
En l’absence de cette description, l’assureur du syndicat peut se retrouver à couvrir l’ensemble des améliorations apportées par les copropriétaires (ex. : comptoirs de quartz, planchers de bois, douches rénovées, etc.), ce qui n’est normalement pas prévu par la loi.
Résultat :
- La prime d’assurance du syndicat est souvent plus élevée qu’elle ne devrait l’être ;
- En cas de réclamation, il peut y avoir des délais, des contestations ou un refus partiel d’indemnisation ;
- Cela crée aussi une iniquité entre copropriétaires, certains ayant des unités grandement améliorées, d’autres non.
En résumé: La loi 141 vise à clarifier les responsabilités de chacun dans une copropriété en matière de parties privatives et d'assurances, assurant une meilleure gestion de l'immeuble et la protection des droits de chaque copropriétaire.
Le Bureau d’assurance du Canada a également publié un modèle type pour établir la (ou les) unité(s) de référence.
Réflexions sur la vie en copropriété
Deux nouveaux articles à découvrir en août, signés par notre chroniqueuse Julie Boivin.
Ça va mal dans notre immeuble et je pense vendre : que faire ? 26 mars 2025
Ça va mal dans notre immeuble et je pense vendre : que faire ?
Vous êtes copropriétaire et la gestion de votre immeuble vous exaspère ? Vous songez à vendre mais hésitez encore ? Voici les options qui s’offrent à vous.
Il arrive que des copropriétaires soient insatisfaits de leur gestionnaire externe ou de leur conseil d'administration (CA), parfois des deux à la fois. Parfois, c’est la transparence qui n’est pas au rendez-vous et mine la confiance envers les administrateurs ou les gestionnaires. Parfois, ce sont des tensions qui se sont immiscées depuis des mois, voire des années, au sein de la communauté des copropriétaires, au point de penser à vendre. Que faire ?
Quand une situation ne nous convient pas/plus et que la communication entre les copropriétaires est devenue difficile, quatre postures peuvent être adoptées :
- Le statu quo Le maintien du statu quo consiste à ignorer les sources d’insatisfaction, à se fermer les yeux et se boucher les oreilles, ce qui peut procurer une certaine paix d'esprit à court terme, mais risque aussi de nourrir l'insatisfaction et les inquiétudes. Le statu quo est une posture de "repli stratégique" qui permet de ne pas se mêler aux conflits et qui épargne du même souffle à la personne insatisfaite de participer à changer la situation.
- La contestation On peut choisir de jouer le rôle de "chien de garde" en contestant les manières de faire, en multipliant les rappels à l'ordre concernant le fonctionnement déficient et les irrégularités, en soulignant les corrections nécessaires aux ordres du jour et procès-verbaux, en envoyant des mises en demeure, etc. Le plus souvent, cette posture nourrit les conflits au sein d'un groupe, en plus d’être énergivore et chronophage. Toutefois, bien menée et appuyée par d'autres copropriétaires, la contestation peut mener à des résultats concrets, tels que des changements dans la gestion ou une meilleure transparence.
- La fuite On peut vouloir se soustraire à une situation toxique et la fuir en déménageant. La fuite n'a pas ici un sens négatif ; elle est parfois nécessaire pour se défaire des situations malsaines et peut témoigner d'une capacité à poser ses limites. Toutefois, la fuite peut aussi être une posture déchirante dans la mesure où elle exige de renoncer à ce qui est aussi positif dans son milieu de vie : attachement à son espace habitable enfin de son goût, attachement à des souvenirs, à des voisins devenus des connaissances ou des amis, à son quartier, etc.
- Le changement On peut vouloir participer au changement en s'impliquant au sein du CA pour remettre le syndicat sur les rails, ce qui représente un engagement personnel important et nécessite une volonté et une capacité de faire équipe avec d'autres copropriétaires. Cette posture requiert un désir de s'impliquer pour le bien commun pendant plusieurs années en plus de disposer d'une dose d'énergie certaine. L’avantage est double : du point de vue de la collectivité des copropriétaires, cette posture permet de reprendre le contrôle sur une administration défaillante, qui mine l’administration du syndicat et les relations entre copropriétaires, alors que du point de vue personnel, l’engagement permet de s’extirper du rôle de victime (ou de bouc émissaire) de la situation déplorée. S'impliquer ne signifie pas forcément rejoindre le CA immédiatement : assister aux assemblées, poser des questions, proposer des solutions ou mobiliser d'autres copropriétaires sont déjà des actions significatives.
La posture choisie dépendra de plusieurs facteurs : la personnalité et les conditions de la vie de chacun et chacune (âge, expériences de travail ou en copropriété, état de santé, situation familiale, occupation, etc.), le climat social au sein de la communauté des copropriétaires, l’attachement à son logement, à son quartier et enfin, la situation financière de chaque personne.
C’est en évaluant le poids de chaque facteur qu’une décision pourra être prise sereinement.
Julie Boivin / 26 mars 2025
Je suis chez moi après tout : mon syndicat peut-il m’interdire de fumer dans ma partie privative ? 30 juin 2025
Je suis chez moi après tout : mon syndicat peut-il m’interdire de fumer dans ma partie privative ?
Les juristes nous préviennent : s'il est déjà interdit par la loi de fumer dans les parties communes, il est plus délicat d'interdire à quelqu’un de fumer dans sa partie privative (2 avocats en discutent dans une vidéo. Voir lien 1 ci-bas). La volonté d’interdire de fumer est une question souvent « émotive » où s’affrontent fumeurs et non-fumeurs. De plus, quand il y a déjà des fumeurs (peu importe le produit consommé) dans l’immeuble, une interdiction ne pourra pas être entérinée par un simple règlement, adopté à la majorité des voix des copropriétaires présents ou représentés à l’assemblée. En fait, la démarche visant à réglementer dépend de la situation dans l’immeuble. Plusieurs questions devraient être posées : Y a-t-il des copropriétaires fumeurs dans l’immeuble qui ont acheté avant que la volonté de règlementer sur la fumée ne se manifeste ? La volonté d'interdire de fumer dans les parties privatives est-elle largement partagée ? Quelles sont les caractéristiques physiques de l'immeuble (structure, matériaux de construction, système de ventilation, etc.) qui justifieraient une interdiction dans les parties privatives ou dans les parties communes à usage restreint ? La fumée secondaire gêne-t-elle présentement ? Bref, il faut rassembler des informations objectives avant de règlementer.
La délicate question de l’interdiction de fumer dans les unités privatives met en jeu les droits des copropriétaires-fumeurs d’une part et les droits à la santé des non-fumeurs d’autre part. En effet, les fumeurs ont le droit de jouir de leur partie privative (art. 1063 C.c.Q.) et le droit de propriété protège aussi, en partie, les droits des copropriétaires fumeurs. Par ailleurs, les non-fumeurs ont aussi des droits dont le droit à la santé (loi québécoise) et à la vie (chartes canadienne et québécoise).
Pour pouvoir interdire de fumer dans les parties privatives, il faut démontrer les inconvénients de la fumée sur autrui, compte tenu des caractéristiques propres de l’immeuble. Par exemple : on pourrait démontrer que l'odeur se propage entre les unités, en raison de la non-étanchéité de l'immeuble. Une décision de la Cour supérieure du Québec a d’ailleurs tranché en faveur des non-fumeurs pour cette raison en 2019 (pour lire la décision, voir lien 2 ci-bas) en précisant que le droit de fumer n'est pas un « droit inaliénable » (n'est pas un droit fondamental) et qu’on peut donc interdire de fumer lorsque la fumée secondaire s’infiltre entre les unités.
Entre les 2 pôles consistant à permettre ou interdire de fumer dans les parties privatives, on pourrait aussi envisager une 3e voie, celle du compromis (vivre en copropriété, c'est aussi l'art du compromis) en interdisant de fumer partout, sauf sur les balcons. Certes, la configuration des balcons est parfois telle qu’elle ne protège pas les voisins de la fumée.
Bref, il n'est pas si simple d'interdire de fumer dans les parties privatives quand ce n’est pas déjà enchâssé dans la déclaration de copropriété (notarié et signé).
S’il n'y a aucun fumeur dans l’immeuble et que le règlement visant l’interdiction est approuvé par tous, l’assemblée n’a pas de problème épineux à résoudre. Mais s’il y a un seul copropriétaire qui s’oppose à la restriction du droit de fumer dans sa partie privative, il faudra plus qu'un règlement d’immeuble pour retirer un droit à quelqu'un qui l'exerce déjà. Il faudra alors démontrer l’inconvénient de la fumée sur autrui et négocier une entente. Sinon entreprendre un recours judiciaire.
Il serait avisé de consulter un avocat ou un notaire en droit de la copropriété, en particulier s’il y a de l’opposition de la part d’un seul copropriétaire.
Pour aller plus loin
- Fumer dans un condo : vidéo où 2 avocats en discutent en 2022 et un court article sur le sujet. https://www.djclegal.com/fumer-dans-un-condo/....
- Décision de la Cour Supérieure rendue en mai 2019 https://www.canlii.org/fr/qc/qccs/doc/2019/2019qccs2238/2019qccs2238.html?searchUrlHash=AAAAAQAfZnVtw6llIGNvcHJvcHJpw6l0w6kgcsOoZ2xlbWVudAAAAAAB&resultIndex=1
Julie Boivin/30 juin 2025
Mon conseil d’administration veut garder les frais de condo le plus bas possible : une bonne idée ? 1er août 2025 sous-titre pour plus de clarté
Mon conseil d’administration veut garder les frais de condo le plus bas possible : une bonne idée ?
Il arrive que des charges communes (familièrement appelées « frais de condos ») peu élevées soient un attrait pour un acheteur de condo. Cette offre à première vue alléchante devrait toutefois alerter les futurs copropriétaires et les inviter à se demander si le syndicat de copropriété dispose d’un fonds de prévoyance qui permettra d’absorber le coût du remplacement à venir des parties communes : toiture, gouttières, maçonnerie, fenêtres, tapis, piscines, ascenseurs, etc. Tout copropriétaire en devenir devrait aussi se demander ce qui a été fait comme travaux avant son arrivée et ce qu’il y aura à faire au cours des 5-10 prochaines années. Des charges communes basses sont le plus souvent un piège car elles annoncent le recours à des cotisations spéciales lorsque viendra le temps de réaliser des travaux majeurs.
Depuis la récente réforme dans le monde de la copropriété (commencée en 2018 et complétée le 30 juillet 2025), les syndicats ont vu leurs obligations et charges financières augmenter : la loi 141 oblige à provisionner un fonds d’auto assurance, à faire évaluer tous les 5 ans la valeur de reconstruction de l’immeuble alors que la loi 16 oblige tous les syndicats à se doter d’une étude du fonds de prévoyance, à provisionner ce fonds conformément aux données de l’étude en plus d’obliger la mise à jour aux 5 ou 10 ans du carnet d’entretien de l’immeuble.
Devant ces nouvelles obligations qui forcent l’augmentation des charges communes, il n’est pas étonnant que des inquiétudes, résistances, critiques et même des découragements se manifestent et continueront de se manifester chez plusieurs copropriétaires. Comment alors faire face aux réactions des copropriétaires inquiets de cette augmentation qu’ils n’avaient pas prévue lors de l’acquisition de leur condo, hormis la réponse d’autorité qui dirait : « c’est la loi ! ». Les syndicats qui s’en sortiront le mieux sont ceux dont les gestionnaires et administrateurs sauront et pourront remplir une mission pédagogique qui consiste à informer, à enseigner, à expliquer.
Pour alimenter ceux et celles qui voudraient relever ce défi éducatif, voici 3 arguments majeurs qui circulent parmi les experts et observateurs avisés du monde de la copropriété divise. Ce sont les 3 arguments principaux qui permettent de comprendre et d’expliquer l’importance de provisionner un fonds de prévoyance à sa juste valeur et le piège qui consiste à conserver des frais de condo trop bas.
L’argument juridique
Qu’arrivera-t-il si un conseil d’administration (CA) refusait de faire correspondre le montant des charges communes aux exigences financières établies par l'étude du fonds de prévoyance ? Qu’on se rassure, il n'y aura pas de « police de la copropriété ». En revanche, le risque d’ignorer les recommandations financières établies par les experts du bâtiment qui auront réalisé l’étude est que le CA ne se conforme pas à la loi. Or, celle-ci donne aux conseils d'administration un délai maximal de 10 ans pour renflouer un fonds de prévoyance insuffisant. Ceci ne signifie pas que le CA doive attendre 10 ans avant de réclamer la somme requise aux copropriétaires, mais plutôt qu’il devrait échelonner le provisionnement de la somme sur une période de 10 ans. En imposant une révision régulière de l’étude du fonds de prévoyance et du carnet d’entretien, la loi 16 veut obliger les syndicats à entretenir leur immeuble, en planifiant les travaux nécessaires sur une période de 25 ans.
L’argument financier
Un second argument consiste à soutenir que les syndicats qui auront un fonds de prévoyance insuffisant seront tôt ou tard confrontés à la loi du marché. Des courtiers et acheteurs avisés risquent fort de se détourner des copropriétés qui auront un fonds de prévoyance insuffisant. Ils pourront réaliser l’absence de correspondance entre le montant disponible dans le fonds de prévoyance et les recommandations de l’étude. C'est donc la loi du marché qui tranchera lors des futures transactions immobilières. Qui voudra acheter dans un syndicat avec un fonds de prévoyance anémique ? En fait, la loi 16 vise à pérenniser le parc immobilier en copropriété en protégeant les syndicats de copropriétaires contre eux-mêmes, du moins ceux qui cédaient (ou cèdent encore) à la tentation de maintenir des charges communes trop basses et dont le fonds de prévoyance était (ou est toujours) insuffisant. Sans ce redressement financier, la situation de la copropriété au Québec (avant 2020) était qualifiée par certains experts de « bombe à retardement ».
L’argument social
Soulignons enfin que refuser d’augmenter les charges communes maintenant, c'est « pelleter-par-en-avant » le rattrapage financier à faire, alors que les copropriétaires actuels - les plus anciens du moins - ont bénéficié des charges communes très basses pendant des années. Aujourd'hui, refuser de payer sa juste part, c'est remettre sa « dette » (sociale et financière) aux futures générations de copropriétaires. Il en va de l'équité entre les générations de copropriétaires : celles d’hier, d’aujourd’hui et celles de demain.
En conclusion, garder les charges communes le plus bas possible menace la conservation de l’immeuble, rend un immeuble en copropriété moins attractif pour un acheteur, en plus de faire porter un lourd fardeau financier aux générations futures.
Pour comprendre l’historique, les objectifs et le contenu de la loi 16 : Revivez les 50 ans de la copropriété québécoise (16 : 34)
Julie Boivin/1er août 2025
Toujours les mêmes qui font les tâches bénévolement : un syndicat peut-il imposer des frais à ceux qui ne participent pas ? 4 août 2025
Toujours les mêmes qui font les tâches bénévolement :
un syndicat peut-il imposer des frais à ceux qui ne participent pas ?
Dans les copropriétés de petite taille, il est fréquent que les administrateurs accomplissent leurs tâches bénévolement et que seuls quelques copropriétaires se chargent de certaines tâches mineures d’entretien de l’immeuble et du terrain, sans rémunération. Le problème est que ce sont toujours les mêmes qui se dévouent. Peut-on alors imposer des frais aux copropriétaires qui ne participent à aucune des tâches requises pour l’entretien de l’immeuble et pour l’administration du syndicat ?
Le problème en faisant payer les seuls non participants est que les frais imposés créent un malaise et peuvent être perçus comme une « sanction ». Sans compter que cela risque aussi de stigmatiser les non participants. Or, nul n'est tenu de faire des tâches bénévolement dans le régime de la copropriété, contrairement aux coopératives d'habitation.
Dans le Manuel de gestion de la copropriété divise au Québec [1], il est écrit ceci :
« un copropriétaire n'est pas tenu de participer à des travaux pour le syndicat, son obligation est de payer les charges et non de les accomplir. » Et payer les charges veut dire « payer sa quote-part (art. 1046 C.c.Q.) des coûts, comme il le fait pour l’ensemble des autres dépenses du syndicat. […] Cette méthode a pour avantage de permettre de compenser équitablement le copropriétaire qui effectue des tâches au sein de la copropriété. Ainsi, par cette méthode quantifiable et transparente, on évite le malaise découlant de la situation où un copropriétaire travaille plus que les autres et ne reçoit rien en retour. [...] ». (p.226-227)
Afin d’assurer l’équité entre copropriétaires, on recommande de « payer les copropriétaires qui travaillent […] sur la base de tarifs ou de taux fixes convenus par le CA ». (p.227)
Il détaille une procédure à suivre pour y parvenir :
- Dresser la liste des tâches à confier aux copropriétaires (pour rendre visible le travail invisible et bénévole effectué);
- Attribuer un montant à payer pour chacune de ces actions (montant fixe ou taux horaire);
- Inscrire le montant total au budget prévisionnel;
- Le soumettre à l'assemblée annuelle pour consultation;
- Répartir les mandats et le calendrier d'exécution parmi les copropriétaires volontaires, en s'assurant de ne pas en surcharger un plus que les autres;
- Voir à la coordination et au suivi de la réalisation des travaux par le CA.
Attention ! La rémunération ne peut être payée par une réduction des charges communes. Il s’agit d’une rémunération payable par le syndicat. Et l’avocat émérite de conclure que « Les coûts ainsi reflétés aux états financiers donnent une image beaucoup plus réaliste du coût des opérations du syndicat. Ainsi, les copropriétaires qui ne veulent pas ou ne peuvent pas exécuter des travaux ne se sentiront pas coupables de ne rien faire et ne profiteront pas du travail des autres. » (p.226-227)
En clair, le climat en copropriété gagnerait à mettre « cartes sur table » au sujet du partage des tâches. Cette démarche prévient les tensions entre ceux qui font et ceux qui ne font pas, ou pas assez.
- Trudel, A. M. Benoît, Y. Papineau, Manuel de gestion de la copropriété divise au Québec, Wilson & Lafleur, 3e éd., 2020
Julie Boivin/04 août 2025
Guides pratiques en copropriété :
Plusieurs nouveautés...
Les bornes de recharge en copropriété, comment ça marche ? Article par Julie Boivin
LES BORNES DE RECHARGE EN COPROPRIÉTÉ : PLANIFIER LE VIRAGE
1. En route vers l'électrification des véhicules légers au Québec
En 2021, le gouvernement du Québec annonce la fin de la fabrication des véhicules à essence à compter de 2035. La préoccupation pour l'électrification des immeubles multirésidentiels est depuis, à l'agenda des conseils d'administration qui ont tout intérêt à planifier le projet de façon structurée. Pourquoi ?
D'abord pour éviter que chaque copropriétaire possédant un véhicule électrique ne procède individuellement, sans tenir compte de l'infrastructure électrique requise pour l'ensemble de l'immeuble. Et aussi pour éviter de « construire l'avion en plein vol » et devoir mettre en œuvre un projet d'électrification des caisses de stationnement au moment où le virage vers les voitures électriques deviendra incontournable. D'ailleurs, la tendance à l'électrification est là pour de bon ; les données canadiennes révèlent que les nouvelles immatriculations de véhicules à essence ont chuté de 25 %, passant de 94,5 % en 2017 à 70,2 % en 2024 selon Mobilité Électrique Canada. De plus, on rapportait une demande accumulée au Québec de la part des acheteurs de condos pour des immeubles équipés de bornes de recharge. Cette tendance reflète l'adoption croissante d'options de transports plus durables comme les véhicules électriques et hybrides rechargeables.
2. Partage des responsabilités et des coûts
a - Qui pilote le projet ? Le conseil d'administration est le maître d'œuvre du projet d'électrification . Avant tout, le CA devra faire appel aux services d'une entreprise spécialisée ou d'un entrepreneur électricien afin de procéder à une analyse énergétique du bâtiment. Cette première prise de contact consiste en une visite des lieux (gratuite en 2024) pour évaluer la capacité électrique du ou des panneaux électriques déjà installés. Cette étape préliminaire permet de déterminer la stratégie à adopter pour relier le panneau électrique principal (partie commune) aux bornes de recharge situées dans les garages ou dans les cases de stationnement, intérieures et extérieures (parties privatives ou communes, selon la déclaration de copropriété). Cette stratégie donnera déjà une idée sommaire du coût du projet.
b - Qui a l'autorité pour la mise en œuvre du projet d'électrification ? Comme il s'agit d'un projet visant l'amélioration/transformation des parties communes, le projet requiert l'approbation de 75% des voix des copropriétaires présents ou représentés (art. 1097 CcQ). Lors d'une assemblée extraordinaire, les copropriétaires auront à voter :
- Une résolution visant à modifier la déclaration de copropriété (notariée) afin de permettre l'installation des bornes de recharge, si la déclaration ne prévoit rien à ce sujet ;
- Une « politique de recharge » ou à tout le moins un règlement encadrant les responsabilités des travaux, la répartition des charges financières, l'utilisation des bornes, etc. Ces modifications doivent être rédigées par un notaire ou un avocat spécialisé en droit de la copropriété.
c - Qui paie quoi ? Généralement, les responsabilités et les coûts afférents sont ainsi partagés : le syndicat prend en charge l'installation de l'infrastructure (le panneau électrique principal) et en assume les coûts alors que les copropriétaires qui ont des véhicules électriques prennent seuls en charge le coût de l'installation d'une prise de recharge dans leur garage ou espace de stationnement. Ceci sous réserve des dispositions prévues par la déclaration de copropriété.
À noter que la responsabilité personnelle inclut l'achat de la borne électrique et l'installation du filage par un électricien certifié par la Régie du bâtiment du Québec, dépendant du panneau électrique principal à la borne de recharge.
Trois façons de gérer la facturation :
- Par l'utilisateur : solution simple où chaque borne est raccordée au réseau d'Hydro-Québec de l'unité du copropriétaire. Cette solution n'est pas toujours possible pour les immeubles en hauteur, mais convient aux petites copropriétés.
- Par le syndicat : infrastructure commune avec un compteur d'Hydro-Québec dédié aux bornes. Le client qui reçoit le compte est le syndicat, qui réclame à son tour aux copropriétaires-utilisateurs.
- Par un fournisseur de service de recharge : une solution plus coûteuse consiste à faire appel à un fournisseur qui assure un service clé en main. Il prend en charge le coût de la borne, son entretien et les coûts d'électricité. Il facture ensuite un montant mensuel directement à l'utilisateur.
3. Les enjeux techniques
Au Québec, tous les travaux visant une installation électrique doivent être exécutés par un entrepreneur-électricien membre de la Corporation des maîtres électriciens du Québec (CMEQ). Pour les travaux d'installation des bornes de recharge, l'entrepreneur-électricien doit détenir une licence valide d'entrepreneur spécialisé dans la catégorie « 16 Électricité ». On peut vérifier en consultant le site web de la Régie du bâtiment. https://www.cmeq.org/
Lorsqu'il s'agit d'installer un nouveau panneau électrique ou des bornes de recharge, des aspects techniques entrent en jeu : espace disponible, étude de capacité, prise électrique et tension, compteurs, salle électrique et état du panneau électrique principal. Sans entrer dans les détails techniques, soulignons qu'un contrôleur de charge pour véhicules électriques est généralement nécessaire. Il s'agit de cette boîte grise ajoutée, qui permet de contrôler et d'optimiser la consommation d'énergie pour éviter les surcharges et réduire les coûts énergétiques. Pour pouvoir gérer la puissance en partageant la capacité disponible, les bornes doivent communiquer entre elles. Cette communication fait appel à différentes technologies sans fil (Wi-Fi, ZigBee, cellulaire, etc.) ou filaire. C'est un élément dont il faut tenir compte au moment de choisir la solution qui convient à ses besoins.
4. Les enjeux financiers
Le programme Roulez vert , en place depuis 2012 aux côtés de la subvention fédérale de 5 000 $, subit et subira une série de coupes budgétaires, culminant avec son abolition totale en 2027. Le programme du gouvernement du Québec offre des subventions substantielles aux acheteurs d'autos électriques (jusqu'à 4 000 $ pour l'achat d'une automobile et 600 $ par borne installée). Or, en février 2024, le gouvernement annonce sa suspension temporaire pour une période d'au moins 2 mois à compter du 1 er . Cependant, on annonce aussi que le rabais de 600 $ sur l'installation de bornes de recharge devrait être maintenu au-delà de 2027.
Les syndicats qui souhaitent aller de l'avant avec un projet d'électrification auraient donc tout avantage - pour anticiper le virage Vert - à provisionner un fonds dédié au projet bornes de recharge pendant les années précédant sa. Sinon, il faudra utiliser des cotisations spéciales, ce qui risque de rendre le projet moins attrayant pour certains copropriétaires.
5. Les principales étapes-clés du projet
- Le projet borne de recharge peut découler de l'initiative d'un copropriétaire ou du conseil d'administration (CA) mais dans tous les cas, c'est le CA qui est maître d'œuvre du projet. Le CA ou un comité de copropriétaires détermine les besoins et documente les paramètres techniques, légaux et financiers d'un tel projet sur l'ensemble de la copropriété : modification nécessaire à la déclaration de copropriété, emplacement et types de bornes de recharge, évaluation sommaire des coûts et partage des responsabilités et des coûts entre le syndicat et les copropriétaires.
- Une fois cette analyse sommaire réalisée, le comité ou le CA convoque une 1re assemblée (extraordinaire de préférence) pour informer et mobiliser les copropriétaires sur le projet bornes de recharge . À cette étape, il faut l'aval de l'assemblée pour procéder à la recherche d'experts techniques et juridiques qui poseront les jalons du projet.
- Le recours aux services d'une firme spécialisée (ingénieurs ou technicien spécialisé) ou d'un entrepreneur-électricien est incontournable. Une visite des lieux (des firmes le faisaient gratuitement en 2024) servira à déterminer le contexte d'installation de l'équipement qui dépend de la configuration de l'immeuble et de la nature juridique des cas de stationnement : parties privatives, communes ou communes à usage restreint. On évalue alors s'il faut privilégier une approche individuelle (depuis le compteur de chaque copropriétaire) ou une approche commune (depuis le compteur de l'immeuble). L'expert fera l'analyse des charges et de l'équipement électrique requis. Une évaluation plus précise des coûts devrait alors être connue.
- En vue d'une approbation formelle par l'assemblée, le comité ou le CA fait rédiger une politique de recharge ou à tout le moins un règlement modifiant la déclaration, en contactant un notaire ou un avocat spécialisé en copropriété. Ce règlement modifie l'acte constitutif de la déclaration de copropriété; il devra impérativement être approuvé par au moins 75% des voix à l'assemblée et notarié.
- Une 2 e assemblée est convoquée (privilégier une assemblée extraordinaire) pour que l'assemblée se prononce formellement sur la mise en œuvre des travaux, après le compte-rendu de l'expert technique et après avoir pris connaissance de la politique de recharge ou du règlement modifiant la déclaration de copropriété. Au besoin, inviter un professionnel technique ou juridique pour qu'un tiers puisse répondre aux questions des copropriétaires. Au terme de cette assemblée, un vote favorable d'au moins 75% des présentes ou représentées à l'assemblée (art. 1097 CcQ) est impératif pour pouvoir aller de l'avant et réaliser le projet.
- Le Code du bâtiment exige la production de plans et de devis pour toute installation électrique de plus de 200 kW. Ces plans peuvent être réalisés par un maître électricien, mais uniquement pour les travaux qu'il fait lui-même. Si le syndicat ou le propriétaire souhaite faire préparer les plans et devis par un professionnel indépendant, il doit faire appel à un ingénieur membre de l'Ordre des ingénieurs du Québec (OIQ).
- Construction du projet
Ressources
Site complet sur le sujet : l'Association des Véhicules Électriques du Québec https://www.aveq.ca/
Pour voir et entendre 3 experts aborder les aspects techniques et juridiques : Webradio mai 2024 (Condolegal) - Bornes de recharge en copropriété
Pour les étapes du projet et les détails purement techniques, un document fort bien fait par Hydro-Québec sur la recharge des véhicules électriques dans les immeubles multilogements : Guide de recharge de véhicules électriques dans un multilogement. Décembre 2019
Deux firmes spécialisées : GCD Énergie : https://gcdenergie.com/ et Murbly : https://murbly.com/
Julie Boivin, janvier 2025
Guide pratique – Les inspections du carnet d’entretien en copropriété.
Guide pratique – Les inspections du carnet d’entretien en copropriété.
Pourquoi ce guide?
Dans une petite copropriété, les administrateurs sont souvent bénévoles, sans expertise en bâtiment. Pourtant, ils doivent composer avec des obligations nouvelles, notamment liées au carnet d’entretien, instauré par la Loi 16.
Ce guide vise à vous outiller pour comprendre quoi faire, quand, comment, et avec qui, sans tomber dans la technicité. Il vous prépare également à l’arrivée prochaine du règlement du gouvernement qui viendra encadrer officiellement le carnet d’entretien.
Ce qu’on sait déjà sur le plan légal
Même si le règlement officiel n’est pas encore en vigueur, plusieurs obligations sont déjà inscrites dans le Code civil du Québec, notamment à l’article 1070.1 :
🔹 Le carnet d’entretien doit être tenu à jour au moins une fois par année.
Il contient :
• La liste des composantes de l’immeuble (toiture, balcons, etc.);
• L’historique des travaux d’entretien réalisés;
• Les interventions à venir, selon le rapport sur le fonds de prévoyance (FDP);
• Les vérifications périodiques effectuées.
Même en l’absence de règlement, le syndicat doit agir avec prudence, diligence, loyauté et équité, selon l’article 1039 C.c.Q.. Cela signifie que des négligences ou omissions graves peuvent engager sa responsabilité civile si un dommage survient (ex. : dégât d’eau causé par une toiture non inspectée à temps).
Comment procéder aux vérifications annuelles? Trois approches possibles
Selon vos ressources et vos connaissances, vous avez le choix entre trois façons de procéder :
- Embaucher un professionnel
✔ Idéal si personne n’a de compétences en bâtiment.
✔ Offre une validation indépendante et professionnelle.
💰 Coût variable selon la personne engagée (technologue, inspecteur), mais souvent abordable pour un petit immeuble.
- Réaliser vous-mêmes les vérifications
✔ Possible si vous vous basez sur le rapport du FDP et que vous documentez bien vos constats.
✔ Prenez des photos, notes datées, et écrivez ce que vous avez observé (ex. : « aucune trace d’infiltration visible dans l’entretoit »).
⚠ Il ne s’agit pas de poser un diagnostic technique, mais d’agir avec sérieux et régularité.
- Modèle hybride
✔ Une approche souple et pratique pour les petites copropriétés :
- Inspection visuelle annuelle faite par les administrateurs;
- Appel à un professionnel tous les 2-3 ans ou en cas de doute.
Qui est responsable de faire ces vérifications?
C’est le syndicat de copropriété, représenté par le conseil d’administration, qui est légalement responsable de la tenue et de la mise à jour du carnet d’entretien.
Cela dit :
- Vous pouvez répartir les tâches entre administrateurs;
- Vous pouvez aussi inviter des copropriétaires à participer à certaines inspections simples (ex. : observer des fissures, repérer des traces d’humidité);
- Mais la responsabilité légale reste celle du syndicat.
Exemple concret dans une petite copropriété
« Chaque automne, deux membres du CA font une tournée de l’immeuble avec une grille d’inspection simplifiée. Ils prennent des photos et notent les observations. En cas de doute (ex. : fissure suspecte ou déformation), ils consultent un professionnel. Tout est consigné dans un cahier numérique. »
Ce que le règlement à venir précisera
Le futur règlement du gouvernement encadrera plus clairement :
- Qui peut faire quoi (administrateur ou professionnel?);
- Quelles composantes doivent être vérifiées;
- À quelle fréquence;
- Comment documenter les interventions.
Certaines inspections seront probablement obligatoirement professionnelles, notamment pour :
- Les ascenseurs;
- Les stationnements souterrains;
- Les piscines;
- Les systèmes mécaniques complexes (chauffage, ventilation, alarmes incendie, etc.).
🔍 Recommandation pratique
N’attendez pas l’entrée en vigueur du règlement pour passer à l’action. Même avec peu de ressources, il est tout à fait possible de poser les bons gestes dès maintenant.
➡ Commencez simplement : élaborez une grille d’inspection adaptée à votre immeuble, effectuez des rondes visuelles régulières, prenez des photos, notez vos observations avec la date et le lieu précis. L’important, c’est la constance et la rigueur dans le suivi, même sans expertise technique.
📌 Faites valider votre grille par un professionnel la première année (ex. : technologue en bâtiment, inspecteur ou firme spécialisée). Cela vous donnera une base fiable à réutiliser et ajuster dans les années suivantes.
💡 Astuce : La firme qui a réalisé votre étude du fonds de prévoyance ou votre carnet d’entretien est souvent bien placée pour vous aider à bâtir cette grille personnalisée, même si les modalités du futur règlement ne sont pas encore finalisées.
Les encombrants dans les parties communes : ce qu’il faut savoir.
🚫 Les encombrants dans les parties communes : ce qu’il faut savoir.
Le dépôt d’objets encombrants dans les aires communes (couloirs, cages d’escalier, halls, etc.) est un enjeu fréquent… et il ne s’agit pas seulement d’un problème de civisme ou d’esthétique, mais bien de sécurité incendie.
🔒 Ce que dit la réglementation
Dans la grande majorité des municipalités, l’interdiction de laisser des objets dans les espaces communs est inscrite dans le règlement local du Service de sécurité incendie. Ce règlement vise à garantir la libre circulation en cas d’évacuation d’urgence et à réduire les risques d'incendie.
📘 Ce que dit votre déclaration de copropriété
Votre déclaration devrait également prévoir des règles sur l’usage des parties communes et des parties communes à usage restreint (PCUR). Ces règles interdisent généralement l’entreposage d’objets, sauf indication contraire.
✅ À faire dans votre copropriété
- Vérifiez si votre déclaration contient une clause pénale applicable en cas de non-respect.
- Songez à adopter un règlement d’immeuble clair sur la gestion des espaces communs, si ce n’est déjà fait.
- Faites un rappel écrit aux copropriétaires et locataires.
- En cas de non-respect, vous pouvez demander l’intervention du Service des incendies. Sur simple visite, les inspecteurs municipaux peuvent constater la non-conformité et émettre des amendes directement aux contrevenants, dans certaines villes.
💡 Conseil pratique : Ajoutez des affiches discrètes mais visibles dans les zones sensibles (« Aucun objet ne doit être entreposé ici – règlement municipal et interne »). Cela aide à prévenir plutôt que guérir.
Stationnement d’un véhicule récréatif (VR) ou autre véhicule atypique : quelles règles en copropriété ?
Stationnement d’un véhicule récréatif (VR) ou autre véhicule atypique : quelles règles en copropriété ?
À l’époque de la rédaction de nombreuses déclarations de copropriété, la notion de « véhicule motorisé » renvoyait essentiellement aux automobiles traditionnelles. Or, l’évolution rapide du parc de véhicules — qu’il s’agisse des véhicules électriques (VE), des véhicules récréatifs (VR), des scooters, motos, trottinettes électriques, remorques, bateaux ou même des vélos en grand nombre — oblige aujourd’hui les conseils d’administration à s’adapter à une nouvelle réalité.
Dans un contexte où ces véhicules prennent de plus en plus de place dans les stationnements d’immeubles en copropriété, le conseil d’administration doit agir avec diligence et discernement. Cela implique :
- Vérifier les règlements municipaux applicables, notamment en ce qui concerne le gabarit des véhicules autorisés (longueur, hauteur, largeur), les distances de dégagement, les normes de sécurité et les restrictions locales relatives au stationnement extérieur.
- Évaluer les caractéristiques physiques du stationnement (taille des cases, dégagements, hauteur libre sous les balcons ou dans le garage) pour s’assurer qu’un véhicule de type VR ou autre ne compromet pas la circulation, la sécurité ou l’usage commun.
- Consulter la déclaration de copropriété, qui peut contenir des restrictions sur la nature des véhicules pouvant être stationnés dans les parties communes à usage restreint (cases de stationnement) ou dans les parties communes.
En l’absence de dispositions claires ou adaptées, le conseil d’administration a le pouvoir d’adopter un règlement visant à encadrer l’utilisation des stationnements, en vertu de l’article 1054 du Code civil du Québec. Ce règlement peut notamment :
- Définir les types de véhicules permis ou interdits;
- Limiter le stationnement de remorques, VR, bateaux, etc.;
- Réglementer l’entreposage d’objets (ex. : vélos, trottinettes) dans les cases;
- Mettre en place des solutions pour accommoder différents usagers, dans un esprit d’équité.
Dans notre copropriété, par exemple, la prolifération des vélos, scooters, motos, remorques, tentes-roulottes et autres équipements a nécessité une réflexion collective. Plutôt que de s’en tenir à une déclaration vieillissante, nous avons ouvert le dialogue entre copropriétaires et trouvé des solutions innovantes et équilibrées, dans le respect des droits de chacun.
Référence C.c.Q.
La gestion administrative.
Le budget prévisionnel, les états financiers et les impôts du syndicat.
Lors de l'assemblée annuelle les administrateurs dépose un budget prévisionnel et aussi les États financiers du syndicat - explications.
Exemple d’un budget prévisionnel pour un syndicat de copropriété :
Le budget prévisionnel : un outil de planification
Le budget prévisionnel est un document préparé par le syndicat et présenté aux copropriétaires lors de l’assemblée annuelle. Il sert de plan financier pour l’année à venir et comprend plusieurs volets : Le fonds d’opération, le fonds de prévoyance et le fonds d’autoassurance, dans trois comptes distincts.
- Le fonds d’opération (dépenses courantes)
Ce fonds couvre les frais de gestion et d’entretien nécessaires au bon fonctionnement de la copropriété.
Voici quelques exemples de postes budgétaires détaillés. (Liste non exhaustive)
✔ Frais de gestion et administratifs
- Honoraires du gestionnaire
- Frais de comptabilité
- Frais bancaires
- Matériel de bureau et impression
- Frais postaux et téléphonie
- Honoraires professionnels (avocats, ingénieurs, architectes)
- Frais de formation des administrateurs
✔ Assurances du syndicat et des administrateurs et la responsabilité civile
Prime d’assurance de l’immeuble (incluant désormais les parties privatives), tandis que chaque copropriétaire est responsable d’assurer ses améliorations locatives conformément à la description des parties privatives, également appelée unité de référence.
✔ Entretien des parties communes (terrain)
- Déneigement
- Coupe du gazon
- Entretien paysager
- Nettoyage des parties communes
- Vidange des puisards
- Entretien du stationnement
✔ Entretien des parties communes (immeuble)
- Nettoyage des parties communes intérieures
- Entretien général de l’immeuble
- Vérification et entretien des équipements (ex. : ascenseur, système d’alarme, ventilation)
- Fonds de maintenance, dépenses reliées au carnet d’entretien
✔ Services
- Électricité des parties communes
- Chauffage des espaces communs
✔ Mises à jour (si pertinent)
- Mise à jour du carnet d’entretien (tous les 5 ans)
- Mise à jour de l’évaluation de la valeur de l’immeuble (tous les 5 ans)
- Mise à jour de l’étude du fonds de prévoyance (tous les 5 ans)
✔ Réserve pour imprévus
Une réserve pour imprévus est essentielle pour éviter d’avoir recours à des cotisations spéciales en cas de réparations urgentes. Elle représente généralement 5 à 10 % du budget annuel.
- Le fonds de prévoyance (travaux majeurs à long terme)
Ce fonds est destiné aux travaux de grande envergure (ex. : remplacement de la toiture, réfection du stationnement, mise à niveau du système de chauffage). Son montant doit être fixé en fonction de l’étude du fonds de prévoyance bientôt obligatoire.
Avec l’arrivée du carnet d’entretien obligatoire, une meilleure planification des travaux d’entretien préventif sera requise. Il faudra ajuster les cotisations pour éviter des déficits dans le futur.
- Le fonds d’autoassurance (obligatoire depuis la loi 141)
Ce fonds est réservé au paiement des franchises d’assurance en cas de sinistre. Chaque syndicat doit prévoir un montant suffisant pour couvrir la franchise la plus élevée de ses contrats d’assurance.
Cette ligne dans le budget prévisionnel, permet de garantir le maintien des sommes nécessaires au fonds d’autoassurance lorsqu’une franchise a été acquittée au cours de l’année. Le syndicat ajustera ainsi le montant requis afin de reconstituer le fonds si nécessaire.
Exemple de répartition d’un budget annuel
Prenons une copropriété avec un budget total de 50 000 $, comprenant :
✔ Dépenses d’exploitation (fonds d’opération) : 25 000 $
✔ Fonds de prévoyance : 15 000 $
✔ Fonds d’autoassurance (franchise en cas de sinistre) : 10 000 $
Si un copropriétaire détient 10 % (fraction) selon sa quote-part, ses charges annuelles seront de 5 000 $, soit 416 $ par mois.
Lors de l’assemblée générale annuelle le syndicat dépose son budget prévisionnel, mais aussi les états financiers : le portrait réel de la copropriété
Les états financiers permettent de comparer ce qui a été prévu dans le budget avec ce qui s’est réellement passé. Ils incluent :
📌 Le bilan : il présente ce que la copropriété possède (actifs) et ce qu’elle doit (passifs). Il montre l’état du fonds d’opération, du fonds de prévoyance et du fonds d’autoassurance.
📌 L’état des résultats : il détaille les revenus (ex. : contributions des copropriétaires, intérêts bancaires) et les dépenses réelles.
📌 Les notes explicatives : elles fournissent des précisions sur certains éléments financiers.
Selon la taille de la copropriété, ces états financiers peuvent être préparés par un comptable et doivent respecter certaines normes comptables. Dans certains cas, la déclaration de copropriété peut en faire mention, tout comme elle peut prévoir la réalisation d'un audit financier.
Comptabilité de caisse vs comptabilité d’exercice
En copropriété, il existe deux méthodes de comptabilisation :
✔ La comptabilité de caisse (souvent utilisée par les petits syndicats sans expérience comptable) : elle enregistre les transactions lorsque l’argent est reçu ou dépensé. C’est une méthode simple, mais elle ne reflète pas toujours la réalité financière de la copropriété, notamment en fin d’exercice.
✔ La comptabilité d’exercice : elle enregistre les revenus et dépenses lorsqu’ils sont engagés, même si l’argent n’a pas encore été encaissé ou déboursé. Cette méthode donne une image plus fidèle des finances du syndicat et est privilégiée par les comptables professionnels. Cependant cela demande des connaissances en comptabilité…
Anticiper l’évolution des obligations
Avec le projet de règlement du gouvernement (Loi 16) il sera obligatoire d’obtenir une étude du fonds de prévoyance et un carnet d’entretien, il faudra prévoir des montants plus élevés pour l’entretien préventif des parties communes, ce qui influencera directement le fonds d’opération et le fonds de prévoyance. De plus, tous les 5 ans, chaque syndicat devra mettre à jour :
🔹 L’évaluation de la valeur de l’immeuble (utile pour l’assurance)
🔹 L’étude du fonds de prévoyance (déterminant les cotisations futures)
🔹 Le carnet d’entretien (suivi des travaux et planification)
Un poste budgétaire spécifique peut être prévu chaque année pour étaler ces coûts et éviter une charge trop lourde lorsqu’une mise à jour devient obligatoire.
En résumé
✅ Le budget prévisionnel planifie les dépenses annuelles et fixe les charges communes.
✅ Les états financiers comparent le budget avec la réalité et évaluent la situation financière.
✅ Trois fonds sont essentiels : opération, prévoyance et autoassurance.
✅ Une réserve pour imprévus fait partie du fonds d’opération.
✅ La comptabilité d’exercice offre une meilleure vision des finances qu’une comptabilité de caisse.
✅ Tous les 5 ans, des mises à jour sont requises (valeur de l’immeuble, fonds de prévoyance, carnet d’entretien). Un poste budgétaire dédié permet d’étaler ces coûts sur plusieurs années.
Une bonne gestion financière garantit la stabilité et la pérennité de votre copropriété!
Article rédigé par, Gilles Tremblay
Les syndicats de copropriété doivent-ils produire des déclarations de revenus et comment le faire. ? Article rédigé par Julie Boivin
LA SAISON DES IMPÔTS EN COPROPRIÉTÉ
- Les syndicats de copropriété doivent-ils produire des déclarations de revenus ?
Oui, et ce, tant au provincial qu'au fédéral. Considéré comme une personne morale (sans but lucratif, sauf exception), un syndicat de copropriété est légalement tenu de produire des déclarations de revenus, même s'il ne génère aucun revenu. Les déclarations doivent être produites au plus tard 6 mois suivant la clôture de l'année financière du syndicat.
- Avant de commencer : quels documents et informations rassembler ?
Avant de produire les déclarations, le syndicat doit rassembler :
- Numéro d'entreprise (NE) . Seul un administrateur peut obtenir le numéro d'entreprise (NE) à 9 chiffres auprès de l' Agence du revenu du Canada . Il peut l'obtenir par la poste ou, mieux, par téléphone et l'obtenir sur-le-champ.
- Numéro d'entreprise (NEQ). Les syndicats de copropriété sont enregistrés au registraire des entreprises du Québec et à chaque entreprise est attribué un numéro à 10 chiffres qui lui permet d'ouvrir un compte de banque et de transiger auprès des organismes gouvernementaux. Ce numéro peut être trouvé en ligne, sur le site du registraire des entreprises du Québec, simplement avec le nom du syndicat.
- Numéro d'identification (ID). Pour obtenir le numéro d'identification (ID) de son syndicat, un copropriétaire peut l'obtenir en téléphonant au service à la clientèle de Revenu Québec . Ce numéro à 10 chiffres sert exclusivement aux correspondances avec Revenu Québec.
- Date de constitution du syndicat. Cette date est inscrite au registraire des entreprises du Québec.
- Noms des administrateurs et de leurs postes. On peut aussi les désigner comme « administrateurs ».
- États financiers : Avoir en main les états financiers dont le bilan doit impérativement être équilibré, sans quoi il se peut que Revenu Québec ou l'ARC les questionne.
- Si les déclarations de revenus sont complétées par un copropriétaire : seule une production manuelle, en format papier. Il n'existe pas de logiciel « grand public » pour les entreprises.
- Quels formulaires faut-il remplir ?
Pour les petites copropriétés, définies aux fins de l'impôt comme des syndicats dont les revenus de placements sont inférieurs à 10 000$ ou dont l'actif est inférieur à 200 000$, les formulaires requis sont :
Déclaration fédérale T2 abrégée + annexe 100 (bilan) + annexe 125 (état des résultats) + annexe 141 (liste de contrôle qui permet de déterminer qui a préparé les états financiers, l'importance de sa participation et si des réserves ont été rédigées).
Formulaire provincial CO-17.SP (2 pages) qui exige le paiement annuel des droits d'immatriculation et qui demande d'annexer les états financiers.
Pour les grandes copropriétés, définies aux fins de l'impôt comme des syndicats dont les revenus de placements sont supérieurs à 10 000$ ou dont l'actif est supérieur à 200 000$, les formulaires requis sont :
Déclaration fédérale T2 abrégée + annexe 100 (bilan financier) + annexe 125 (état des résultats) + annexe 141 (liste de contrôle qui permet de déterminer qui a préparé les états financiers, l'importance de sa participation et si des réserves ont été formulées). S'ajoute l'annexe T1044 (2 pages) qui est la Déclaration de renseignements pour les organismes sans but lucratif .
Formulaire provincial CO-17.SP (2 pages) qui exige le paiement annuel des droits d'immatriculation et qui demande d'annexer les états financiers.
- Doit-on envoyer les états financiers ?
Les états financiers sont demandés au provincial seulement , avec le formulaire CO-17.SP.
- Que se passe-t-il si notre syndicat n'a jamais fait de déclaration de revenus ?
Si un syndicat n'a jamais produit de déclaration de revenus, il n'est jamais trop tard pour commencer. Les déclarations d'impôts sont alors remplies pour une première année uniquement, sans égard aux années antérieures. Comme aucun revenu n'est déclaré, les agences gouvernementales sont clémentes et, généralement, ne demandent rien de plus.
Il est toutefois possible, bien que rare, qu'un syndicat de copropriété soit soumis à une pénalité de retard ou à des intérêts. En principe, l'amendement pourrait aller jusqu'à 25$ par jour de retard (minimum 100$ et maximum 2 500$ par déclaration non produite). Si une pénalité devait être imposée, contactez l'Agence de revenu du Canada et Revenu Québec pour régulariser la situation. Les agences de revenu gouvernementales sont souvent compréhensives.
- Concrètement, comment procéder ?
- Étape 1 : Rassembler les 3 numéros requis => le NEQ et l'ID au provincial et le NE au fédéral
- Étape 2 : Rassembler les états financiers de l'année financière qui vient de se terminer
- Étape 3 : Remplir les formulaires requis. Dans le doute ou devant cette tâche qui pourrait paraître rébarbative pour certaines personnes, ne pas hésiter à faire appel aux services d'un comptable professionnel agréé (CPA). Les frais exigés en 2023 par une firme réputée de CPA étaient de ± 150$ pour la production des 2 déclarations.
- Étape 4 : Au besoin, contactez l'Agence de revenu du Canada et Revenu Québec pour clarifier les démarches à compléter, en particulier si des pénalités sont imposées.
Plusieurs articles sur la gestion financière et les déclarations de revenus :
https://www.solutioncondo.com/tag/impot/
Deux CPA remplissent les formulaires pas à pas, lors d'une formation du RGCQ :
https://www.youtube.com/watch?v=QL0NlgVATHk&t=9s
Article rédigé par Julie Boivin, janvier 2025
Budget vs États financiers : quelle est la différence pour votre copropriété ? 1er avril 2025 par Julie Pronovost
Budget vs États financiers : quelle est la différence pour votre copropriété ?
Dans une petite copropriété, il est facile de se perdre dans les termes comptables, surtout lorsqu'on est bénévole au conseil d'administration ! Deux notions reviennent souvent : le budget et les états financiers. Mais à quoi servent-ils exactement ? Et en quoi sont-ils différents ?
Le budget : un plan pour l'avenir
Le budget est une prévision, comparable à une carte routière pour l'année à venir. Il sert à :
- Estimer les dépenses à venir (ex. : déneigement, assurances, entretien, apport au fonds de prévoyance) ;
- Calculer les cotisations mensuelles des copropriétaires ;
- Aide à prendre des décisions financières éclairées.
Généralement préparé par les administrateurs ou le gestionnaire, le budget est ensuite présenté aux copropriétaires lors de l'assemblée annuelle. Il ne s'agit pas d'une science exacte, mais d'un outil de planification essentiel.
Les états financiers : le reflet de la réalité
Contrairement au budget, les états financiers montrent ce qui s'est réellement passé au cours de l'année. Ils comprennent :
- Un bilan : ce que la copropriété possède et doit ;
- Un état des résultats : les revenus et dépenses réels ;
- Parfois des notes explicatives .
Ces documents permettent de vérifier si le budget a été respecté et d'évaluer la santé financière du syndicat.
Et les charges communes ?
Oui, c'est bien le budget qui détermine les charges communes ! Une fois que toutes les dépenses annuelles prévues sont indiquées, le total est réparti entre les copropriétaires selon leur devis-partie, habituellement dans la déclaration de copropriété.
Par exemple, si le budget prévoit 24 000 $ de dépenses pour l'année et que votre unité représente 10 % de la copropriété, vos charges communes s'élèveront à 2 400 $, soit 200 $ par mois.
Le budget est donc l'outil clé pour établir ce que chacun doit contribuer pour assurer le bon fonctionnement de l'immeuble.
L'importance d'un fonds de contingence ou d'urgence
Il est essentiel d'inclure un fonds de contingence ou un fonds d'urgence dans le budget de votre copropriété. Ce fonds permet de couvrir les imprévus, comme une réparation urgente (ex. : ascenseur en panne), sans perturber les finances de la copropriété.
En règle générale, un fonds de contingence représente environ 5 à 10 % du budget annuel . Il garantit que votre copropriété peut faire face à des situations imprévues sans nuire à sa gestion financière et, surtout, limiter le recours aux cotisations spéciales en cours d'année.
En somme, un budget bien conçu et des états financiers bien analysés permettent d'assurer une gestion saine et transparente de votre copropriété !
Julie Pronovost, 1er avril 2025
Comment faire les rapports d’impôts du syndicat et obligations ? Par Julie Pronovost
Est-ce que mon syndicat doit produire un rapport d'impôt ?
La réponse est oui, peu importe sa taille, un syndicat de copropriété doit produire des déclarations fiscales
Commençons par briser un mythe : même si votre syndicat ne vend pas de biens et qu'il est considéré comme un organisme à but non lucratif (OSBL), il est quand même considéré comme une société par l'Agence du revenu du Canada et Revenu Québec. Eh oui, les syndicats doivent produire une déclaration fiscale chaque année, même si leur seule source de revenus est le maigre intérêt sur le compte bancaire.
Pourquoi ? Parce que le gouvernement aime les papiers bien rangés et qu'il ne fait pas de favoritisme, même pour les triplex bien entretenus.
Fort heureusement, dans la grande majorité des cas, il n'y aura pas d'impôt à payer.
Les formulaires à remplir : T2, CO-17 et leurs copains
Pour les déclarations fiscales d'un syndicat de copropriété, vous aurez besoin de :
- Le formulaire T2 (au fédéral) : Oui, il est similaire à celui utilisé par les grandes entreprises, mais ne vous inquiétez pas, une version allégée est disponible pour les syndicats (T2 Abrégée).
- Le formulaire CO-17.SP (au provincial) : L'équivalent québécois du T2, mais avec un peu plus d'accent et des cases à cocher en plus. Puisque ce formulaire est assez sommaire, vous devez joindre vos états financiers à l'envoi postal.
Mais attendre, ce n'est pas tout ! Il faudra également remplir quelques annexes pour compléter tout ça, comme :
- L'annexe 100 (le bilan) : Pour indiquer les actifs du syndicat (comme le fonds de prévoyance ou le cabanon qui permet de ranger les vélos).
- L'annexe 125 (l'état des résultats) : Pour lister les revenus et les dépenses, même si votre seul revenu est l'intérêt de 3,27 $ généré par le fonds de prévoyance.
- L'annexe 141 : Pour que l'ARC en sache un peu plus sur la situation financière du syndicat et sur les personnes qui ont fourni les renseignements financiers.
Les formulaires sont disponibles sur les sites de Revenu Québec et de l'Agence de Revenu du Canada. Il faut tout simplement les télécharger et il est possible de les remplir à l'écran.
Les conséquences de faire l'autruche avec les déclarations fiscales
Si l'idée de remplir ces formulaires vous donne envie de les glisser sous le tapis, méfiez-vous. Ne pas produire vos déclarations fiscales peuvent mener à :
- Des pénalités financières : Parce que oui, même les syndicats peuvent recevoir des amendes salées.
- Des vérifications fiscales : Et ça, c'est l'équivalent administratif d'une rencontre avec votre belle-mère qui n'a pas encore pris son café un dimanche matin.
Papier ou électronique ? Un peu des deux
Contrairement à ce qu'on pourrait penser, les syndicats de copropriété ont encore le droit de faire leur déclaration T2 au fédéral en version papier. Au provincial (Québec), même topo : vous pouvez envoyer votre CO-17.SP par la poste. Mais attention ! Si vous êtes un préparateur qui produit plus de 5 déclarations fiscales par année, là, c'est différent : vous devrez les transmettre électroniquement. Sinon, le bon vieux papier, l'enveloppe et le timbre restent vos meilleurs alliés.
Les états financiers : un entrant essentiel
Les états financiers jouent un rôle crucial dans la préparation des déclarations fiscales d'une copropriété. Ils fournissent une vue d'ensemble complète de la santé financière de la copropriété, incluant les revenus, les dépenses, les actifs et les passifs. Ces informations sont essentielles pour déterminer les obligations fiscales de la copropriété et pour s'assurer que toutes les dépenses et revenus sont correctement déclarés.
Les états financiers peuvent en général être préparés par les administrateurs ou toute personne qualifiée à qui le conseil d'administration confie cette tâche. Mais attention, dans certains cas, la déclaration de copropriété peut exiger que les états financiers soient préparés par un comptable agréé. Ceci est surtout le cas pour les grandes copropriétés. Ne prenez pas de chances, vérifiez si votre déclaration fournit des précisions à ce sujet.
Un préparateur expérimenté ? Pas obligatoire, mais franchement conseillé !
Produire une déclaration fiscale pour un syndicat de copropriété n'est pas réservée aux comptables agréés. Vous pouvez théoriquement le faire vous-même un peu comme réparer une fuite sous l'évier avec un tutoriel YouTube. Vous pouvez également confier cette tâche à un préparateur qualifié et expérimenté (avec ou sans titre comptable).
Soyons honnêtes : un préparateur d'impôt, c'est comme un bon voisin qui a tous les bons outils – il vous évitera bien des soucis et des erreurs gênantes. Et si votre préparateur a une forte expertise en matière de copropriétés, c'est un atout précieux. Il sera en mesure de bien comprendre la réalité de votre syndicat.
En résumé :
Tous les syndicats de copropriété, même les tous petits, doivent produire des déclarations fiscales chaque année. C'est la loi. Heureusement, il existe des ressources pour vous aider à vous démêler avec les multiples formulaires. Les états financiers jouent un rôle essentiel dans cette démarche, en fournissant une vue d'ensemble de la santé financière de la copropriété. Faire appel à un préparateur qualifié peut grandement faciliter ce processus et éviter des erreurs gênantes. On ne le répète jamais assez, une gestion fiscale transparente et efficace contribue à la tranquillité d'esprit des copropriétaires et à la bonne gestion de leur propriété.
Bonne saison des impôts !
Voilà !
Rédactrice de contenu : Julie Pronovost
En copropriété qui vote le budget annuel ?
En copropriété qui vote le budget annuel ?
Adoption du budget
- Cadre légal
Article 1072. Annuellement, le conseil d’administration fixe, après consultation de l’assemblée des copropriétaires, la contribution de ceux-ci aux charges communes, après avoir déterminé les sommes nécessaires pour faire face aux charges découlant de la copropriété et de l’exploitation de l’immeuble ainsi que les sommes à verser au fonds de prévoyance et au fonds d’auto assurance.
Avec l’arrivée de la Loi 16, plusieurs articles du Code civil du Québec ont été modifiés pour clarifier le rôle du syndicat et des copropriétaires. Aujourd’hui, le Code civil prévaut sur la déclaration de copropriété.
Consultation de l’assemblée : Contrairement à certaines anciennes déclarations où l’assemblée votait le budget, le CA soumet désormais le budget aux copropriétaires pour consultation. L’assemblée peut formuler des commentaires ou recommandations, mais n’a plus de droit de veto.
Décision finale : C’est le conseil d’administration qui adopte le budget et fixe les frais de condo.
- Rôle du CA
Préparer un budget réaliste et conforme aux besoins financiers de la copropriété.
Consulter les copropriétaires pour recueillir leurs avis et préoccupations.
Décider finalement de l’adoption du budget et des frais de condo en tenant compte des obligations financières et de la santé de la copropriété.
- Bonnes pratiques pour le président/CA
Informer et sensibiliser les copropriétaires
Expliquer clairement les besoins financiers et les conséquences d’un budget insuffisant.
Documenter les risques liés à une absence d’augmentation des frais.
Recueillir les commentaires de l’assemblée
Écouter les suggestions et préoccupations des copropriétaires.
Intégrer les points pertinents dans le budget final si possible.
Décision du CA
Après consultation, le CA adopte le budget et fixe les frais de condo.
Documenter la décision et les motifs pour assurer transparence et protection des administrateurs.
En résumé :
Le CA est responsable et décisionnel pour le budget et les frais de condo.
L’assemblée joue un rôle consultatif, pour informer le CA des préoccupations des copropriétaires.
La Loi 16 et le Code civil du Québec ont clarifié cette répartition des rôles, et les anciennes pratiques de vote de l’assemblée pour le budget ne s’appliquent plus.
Tout savoir sur la Loi 25.
Quelles sont les obligations du syndicat - Loi 25 : Protection des renseignements personnels.
Rappel :
Depuis le 22 septembre 2022, les syndicats de copropriétaires doivent nommer un responsable de la gestion des renseignements personnels, faute de quoi cette responsabilité revient automatiquement au président.
Ce responsable doit élaborer une politique (22 septembre 2023) encadrant le traitement des données personnelles, laquelle doit être adoptée par le conseil d’administration et communiquée aux copropriétaires.
Les administrateurs et gestionnaires peuvent accéder à ces informations, incluant des données financières et comptables, mais leur divulgation à des tiers est strictement interdite.
Enfin, si des caméras de surveillance sont présentes, une politique spécifique à leur gestion doit également être mise en place, avec un responsable désigné.
La Loi 25 au Québec impose des obligations spécifiques aux syndicats de copropriété pour la protection des renseignements personnels, en renforçant leurs responsabilités en matière de gestion et de sécurité des données.
Voici un résumé des points clés applicables à la copropriété :
1. Désignation d'un responsable des renseignements personnels
- Le syndicat de copropriété doit désigner une personne responsable de la protection des renseignements personnels. Par défaut, ce rôle revient au président du conseil d'administration, sauf si une autre personne est désignée.
2. Politique de confidentialité
- Le syndicat doit adopter et publier une politique claire sur la gestion des renseignements personnels. Cette politique doit détailler :
- Les types de renseignements collectés (ex. : coordonnées des copropriétaires, documents financiers).
- Les finalités pour lesquelles ces données sont utilisées.
- Les mesures de protection mises en place.
3. Consentement et gestion des données
- Le syndicat doit obtenir le consentement des copropriétaires ou des résidents avant de collecter, utiliser ou partager leurs renseignements personnels, sauf dans certains cas prévus par la loi (ex. : pour exécuter ses obligations légales).
- Les informations fournies doivent être pertinentes et limitées à ce qui est nécessaire pour la gestion de la copropriété.
4. Droit des copropriétaires
- Les copropriétaires ont des droits accumulés, notamment :
- Droit d'accès : Ils peuvent demander à consulter les renseignements les concernant.
- Droit de rectification : Ils peuvent demander une correction des informations inexactes ou incomplètes.
- Droit à l'effacement : Dans certaines circonstances, ils peuvent exiger la suppression de leurs données.
5. Sécurité et gestion des incidents
- Le syndicat doit mettre en place des mesures de sécurité adéquates pour protéger les données personnelles (ex. : accès limité aux documents, stockage sécurisé).
- En cas de fuite ou d'incident entraînant un risque sérieux de préjudice, le syndicat doit :
- Informer la Commission d'accès à l'information (CAI).
- Aviser les copropriétaires concernés.
6. Évaluation des facteurs relatifs à la vie privée
- Avant d'introduire un nouveau système ou une technologie pouvant affecter la vie privée (ex. : installation de caméras de surveillance), le syndicat doit effectuer une évaluation des impacts sur la vie privée.
Impacts pratiques pour les syndicats de copropriété
- Adopter des pratiques de gestion documentaire conformes (ex. : destruction des documents obsolètes).
- Mettre à jour les règlements d'immeuble pour inclure des clauses sur la protection des renseignements personnels.
- Former les membres du conseil d'administration sur leurs responsabilités liées à la loi.
En résumé, la Loi 25 impose aux syndicats de copropriété de moderniser leur gestion des renseignements personnels pour garantir la confidentialité, la sécurité et le respect des droits des copropriétaires et résidents.
Politique de protection des renseignements personnels en copropriété / Exemple
VOICI UN EXEMPLE D'UNE TELLE POLITIQUE :
RESTRICTIONS - Ce document est un exemple partiel pour démonstration. Il n'est pas parfait, c'est un brouillon… - Vous pouvez l'améliorer, le modifier, ajouter des éléments car chaque syndicat étant différent.
Nous n'avons pas inclus le volet des caméras de sécurité car c'est souvent un règlement distinct.
C'est un exemple interne fait maison…
SOUS TOUTES RÉSERVES LÉGALES.
Politique de confidentialité et de la protection des renseignements personnels du Syndicat des Deux-Rives
Responsable de la politique :
Mme Odette Latulipe
Courriel : odette.latulipe@gestionmail.ca
1- Introduction
La présente politique de confidentialité décrit les pratiques du Syndicat des Deux Rives en matière de collecte, d'utilisation, de conservation et de divulgation des renseignements personnels que nous recueillons pour la gestion du Syndicat.
2- Renseignements personnels
Le terme « renseignement personnel » désigne tout renseignement concernant une personne identifiable, à l'exclusion du nom et de l'adresse postale des copropriétaires détenus au REGISTRE de la copropriété.
3- Consentement
En fournissant vos renseignements personnels, vous consentez à ce que nous avons recueillions, utilisés et communiqués ces renseignements personnels conformément à cette politique de confidentialité, qui peut être modifiée à l'occasion.
Les personnes qui ne souhaitent pas que leurs renseignements personnels soient, utilisés ou communiqués doivent s'abstenir de les fournir. Les personnes qui ont fourni leurs renseignements personnels et qui souhaitent retirer leur consentement peuvent le faire en voyant un courriel à odette.latulipe@gestionmail.ca
Sous réserve de restrictions contractuelles ou légales, une personne peut retirer son consentement en tout temps avec un préavis raisonnable.
4- Collecte et utilisation des renseignements personnels
Nous recueillons des renseignements personnels que vous nous fournissez directement
Nous utilisons ces renseignements pour vous fournir des services, vous envoyer des communications pertinentes.
Comme votre nom, adresse postale, courriel et téléphone.
Le syndicat peut aussi détenir des renseignements que vous nous avez envoyés, et/ou accumulés au fil du temps, comme les renseignements sur votre lot au '' Registre foncier du Québec'' ou tout autre document, police d'assurance, lettre, courriel , téléphone, acte d'achat, données bancaires, certificat de localisation, caution (si location) etc.
Cette énumération n'est pas une liste exhaustive.
Définition. Une « liste non exhaustive » signifie : une liste qui n'est pas complète, qui ne comporte pas tous les éléments de la matière ou du domaine qu'elle traite.
5- Protection des renseignements personnels
Nous avons mis en place des mesures de sécurité matérielles pour protéger vos renseignements personnels. Ces mesures incluent la sécurité des installations, l'accès restreint aux fichiers de renseignements personnels, des logiciels de sécurité et des pares-feux pour empêcher l'accès non autorisé aux ordinateurs, ainsi que des politiques internes relatives à la sécurité et aux mots de passeur.
Seuls les administrateurs qui ont besoin d'accéder à ces renseignements dans le cadre de leurs fonctions se accordent à l'accès à ces renseignements personnels.
- Communication des renseignements personnels
Nous ne communiquons vos renseignements personnels à des tiers sans votre permission, sauf si nous y sommes autorisés ou tenus par la loi (par exemple, si nous sommes tenus de le faire en vertu d'une obligation légale, d'une ordonnance judiciaire. Si le syndicat décide d'embaucher un gestionnaire, il pourrait utiliser vos renseignements personnels conformément à la présente politique.
- Conservation des renseignements personnels
Nous conservons vos réalisations personnelles pour la durée nécessaire à la des activités ou services pour lesquels ils ont été recueillis, pour toute période de conservation requise par la loi, La durée de conservation, peut varier en fonction de la nature des renseignements conservés.
Les copies des renseignements personnels conservés dans nos fichiers de sauvegarde électroniques seront détruites conformément au cycle de vie courant des copies de sauvegarde.
- Exactitude des renseignements personnels
Nous nous efforçons de maintenir vos renseignements personnels aussi exacts, complets et à jour que possible. Nous nous attendons à ce que vous nous fournissiez régulièrement des renseignements personnels à jour, si cela est nécessaire pour que nous puissions vous fournir des services ou vous envoyer des communications que vous avez demandées.
6- Mises à jour de la politique de confidentialité
La présente politique de confidentialité est la version en vigueur à la « date de la dernière mise à jour » indiquée en haut de cette page.
7- Responsabilité et contact
Mme Odette Latulipe, administratrice et secrétaire, est responsable des renseignements personnels sous son contrôle.
Les autres administrateurs veillent à ce que nous respectons cette politique. Pour toute plainte et problème de confidentialité, pour consulter, corriger ou mettre à jour les renseignements personnels que nous avons recueillis, veuillez nous contacter par courriel avec le responsable.
Responsable de la politique :
Mme Odette Latulipe
Courriel : odette.latulipe@gestionmail.ca
Veuillez noter que cette politique a été adoptée par votre conseil d'administration et présentée lors de l'assemblée générale des copropriétaires (AGA) en 2023.
En cas de non-respect de cette politique, le syndicat pourrait s'exposer à des amendes.
Mettre une date : _____________
Formulaire de consentement des copropriétaires - Loi 25 / Exemple
La Loi 25 et le consentement
Protection des renseignements personnels : obligations des syndicats de copropriétaires en vertu de la Loi 25 (anciennement projet de loi 64)
La Loi 25, visant à moderniser les règles encadrant la protection des renseignements personnels, est entrée en vigueur le 22 septembre 2022. Cette loi a un impact direct sur les syndicats de copropriétaires, qui doivent désormais veiller à une gestion rigoureuse des données personnelles qu’ils collectent et utilisent.
Rappel sur les registres de copropriété
Conformément au premier alinéa de l'article 1070 du Code civil du Québec :
« Parmi les registres de la copropriété, le syndicat tient à la disposition des copropriétaires un registre contenant le nom et l'adresse postale de chaque copropriétaire ; ce registre peut également contenir d'autres renseignements personnels concernant un copropriétaire ou un autre occupant de l'immeuble, si celui-ci y consent expressément (...) »
Ainsi, la transmission d'adresses courriel ou d'autres informations personnelles nécessite le consentement explicite des copropriétaires.
Gestion des adresses courriel
Pour respecter ces exigences :
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Consentement annuel : Lors de chaque assemblée générale annuelle (AGA), il est recommandé de recueillir l’autorisation des copropriétaires par le biais d’un formulaire simple, incluant :
- Une liste des copropriétaires, avec un espace pour leur signature, autorisant le conseil d’administration (CA) à utiliser leur adresse courriel pour les communications syndicales.
- Une option pour autoriser ou refuser la publication de leur adresse en copie visible (CC) lors des envois collectifs.
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Exemple de texte pour le formulaire :
« J’autorise le conseil d’administration du syndicat à utiliser mon adresse courriel pour transmettre les communications du syndicat. J’autorise également (ou non) la publication de mon adresse en copie visible lors des envois collectifs. » -
Nouveaux copropriétaires : Une demande similaire peut être envoyée par courriel dès leur arrivée, pour garantir une gestion uniforme des consentements.
Responsabilités renforcées des syndicats
La Loi 25 impose également de nouvelles obligations aux syndicats de copropriétaires :
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Depuis le 22 septembre 2022 :
- Le syndicat doit désigner, par résolution du conseil d’administration, une personne responsable de la protection des renseignements personnels.
- Le titre et les coordonnées de cette personne doivent être publiés sur le site internet de la copropriété, ou mis à disposition par d'autres moyens si un site internet n’existe pas.
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Depuis le 22 septembre 2023 :
- Les administrateurs doivent adopter une politique de gestion des renseignements personnels.
- Cette politique doit inclure des règles claires et un protocole pour la communication des données personnelles, et les copropriétaires doivent en être informés.
Modèle de formulaire de consentement
Voici un exemple type pour recueillir les autorisations nécessaires :
Formulaire de consentement
Nom : __________________________
Adresse : ________________________
Courriel : ________________________
Téléphone : ______________________
Je consens à ce que le conseil d’administration du syndicat utilise les informations suivantes pour les communications syndicales :
- Mon adresse courriel OUI ___ NON ___
- Mon numéro de téléphone OUI ___ NON ___
J’autorise également la publication de mon adresse courriel en copie visible (CC) lors des envois collectifs :
- Oui ___
- Non ___
Signature : ________________________
Date : ___________________________
Note : Ce formulaire est fourni à titre indicatif. Il est conseillé de consulter un professionnel spécialisé en droit de la copropriété ou en protection des données pour garantir la conformité à la Loi 25 et à votre situation spécifique.